L’art de faire grandir un stagiaire
Gérer un stagiaire, que l’on soit habitué à manager des salariés ou non, présente quelques particularités. Il faut à la fois lui donner des missions sur lesquelles il peut être efficace et lui permettre d’apprendre. Voici quelques conseils.
Les entreprises ont compris qu’elles ne devaient pas rater l’intégration de leurs stagiaires. En effet, la guerre des talents fait rage et une société qui a la réputation de ne pas bien les accueillir peut ainsi se priver de profils intéres- sants. “Les bons stagiaires ont souvent le choix entre plusieurs sociétés. Souvent, ce ne sont pas les entreprises qui les choisissent mais l’inverse. Même si cela dépend des secteurs”, rappelle Évelyne Petit, responsable des activités emploi et compétences pour la société de conseil en ressources humaines et management Merlane. Il s’agit aussi de préserver sa marque employeur. “Un étudiant qui a une mauvaise expérience en parlera sur les réseaux sociaux et l’information circulera aussi par le bouche-àoreille. Il va écorner l’image de l’entreprise. Au contraire, si l’expérience est positive, il pourra se transformer en ambassadeur”, explique Marion Breuleux, responsable du département management et efficacité professionnelle de l’organisme de formation EFE (groupe Abilways). Bien sûr, l’entreprise et le tuteur de stage ne sont pas les seuls responsables de la réussite ou non du stage, mais ils doivent mettre en place des conditions favorables. Évelyne Petit rappelle d’ailleurs les bienfaits de l’intégration d’un étudiant dans une équipe : “Il peut apporter une autre vision. De plus, les entreprises s’intéressent beaucoup au management intergénérationnel”. Encore faut-il savoir exploiter ce potentiel.
UN SALARIÉ (PRESQUE) À PART ENTIÈRE
“Il est primordial de traiter le stagiaire comme un salarié classique, plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’un stage de longue durée. Il est essentiel que son parcours d’intégration dans l’entreprise soit quasi similaire à celui des salariés afin qu’il puisse être à l’aise et identifier ses interlocuteurs privilégiés”, insiste Marion Breuleux. Comme vous le feriez pour tout collaborateur, il faut prendre le temps de bien l’accueillir, de le présenter à ses futurs collègues, plus particulièrement aux personnes avec lesquelles il va devoir travailler, et de lui expliquer clairement les règles de l’entreprise (horaires, etc.). Son arrivée doit être préparée. Pour Marion Breuleux, cette exigence commence même dès la phase d’embauche : “Il faut s’assurer que l’on recrute la bonne personne comme on le ferait pour un salarié. Si l’entreprise prend en stage quelqu’un dont le sujet d’étude n’est finalement pas en accord avec les missions, la gestion du stagiaire sera chronophage pour la société et une perte de temps pour le stagiaire qui n’apprendra rien”. Pour cela, elle préconise dès l’entretien de bien clarifier les attentes de chacun.
“On ne fait pas appel à un stagiaire pour se délester
de certaines tâches.”
DONNER DU SENS À SES MISSIONS
Néanmoins, si le stagiaire doit être traité comme un salarié à part entière, il ne faut pas oublier