DÉSOBÉISSANCE EDITO TITRE
Enedi top leint ex tecoeur courant de la blanc période estivale, notre pays a connu un événement sans précédent depuis 1958. Le général Pierre de Villiers, chef d’Étatmajor des armées, a démissionné de ses fonctions. Les critiques qu’il avait exprimées sur les coupes budgétaires décidées par Bercy lui avait valu un recadrage public du président de la République. Face à une telle situation, une première question vient à l’esprit. Le chef d’État-major des armées n’est-t-il pas tenu d’obéir à l’exécutif et de se tenir à une réserve sur les sujets politiques ? Ce commentaire qui a été évoqué maintes et maintes fois dans la presse et sur les plateaux télé semble oublier le fait que Pierre de Villiers s’est exprimé à huis clos devant la commission de Défense et que ses propos ont fait l’objet d’une fuite. Autre élément essentiel, certes à la tête de la Grande Muette, le rôle du chef d’État-major des armées est pourtant de communiquer sur les besoins en hommes et en matériel de ses différentes forces. Il est aussi de son ressort de délivrer une information sincère au pouvoir législatif. Une situation qui peut facilement être transposée à l’univers de l’entreprise. Dans une période où les difficultés économiques sont incessamment mises en avant pour justifier toutes les décisions, il est essentiel de conserver un devoir de vérité au sein des open space et jusque dans les rangs des conseils d’administration. Un devoir de vérité qui a fait perdre beaucoup à de nombreux lanceurs d’alerte mais qui a permis de soulever des affaires de l’ampleur de celle d’UBS et ainsi d’identifier de nombreux évadés fiscaux. Si dans le cadre d’UBS, Stéphanie Gibaud a été attaquée en justice par son ancien employeur, Emmanuel Macron n’a pas hésité à recadrer son Général à l’aide d’une formule cinglante : “Je suis
votre chef ”. Comme un rappel au devoir de loyauté.