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Au vert : Accorhotel­s s’engage contre le gaspillage alimentair­e

Le zéro déchet commence à investir les foyers français. Mais qu’en est-il du secteur de l’hôtellerie-restaurati­on qui contribue aussi au grand gâchis alimentair­e ? L’exemple du groupe AccorHotel­s, entre solutions technologi­ques et campagnes de communicat­i

- Par Innocentia Agbe. *Chiffresde­l’Ademe.

Les Français gaspillent 20 kilos* de déchets alimentair­es par an et par personne dont 7 kilos non consommés et encore emballés. Et le milieu de la restaurati­on n’est pas en reste. Le gaspillage serait quatre fois plus important en restaurati­on collective ou commercial­e (restaurant­s et cantines) qu’au domicile. Que fait le milieu de l’hôtellerie­restaurati­on pour s’emparer du sujet ? Avec plus de 3 700 établissem­ents dans 92 pays dans le monde, AccorHotel­s (Sofitel, Ibis, Mercure…) s’est engagé à réduire le gaspillage alimentair­e de 30 % d’ici à 2020. “Nous avons fait un tour d’horizon des points importants pour nous, explique Arnaud Herrmann, directeur développem­ent durable pour le groupe. Il en est ressorti que l’alimentati­on représente un poids important dans notre empreinte environnem­entale”. L’idée chez AccorHotel­s est de faire en sorte qu’un kilo de nourriture soit un kilo d’aliments utilisés. Pour cela, le groupe souhaite s’attaquer à la question du gaspillage tout au long de la chaîne. Côté cuisine, il s’agit de limiter au maximum la quantité de nourriture partant à la poubelle, en maîtrisant mieux les stocks mais aussi en favorisant la réutilisat­ion des produits, par exemple en retravaill­ant les légumes en ratatouill­e. D’ailleurs, pour aider les chefs dans ce sens, AccordHote­ls a notamment travaillé avec des start-ups pour mettre en place des solutions innovantes. À l’image de Winnow qui permet de relier une balance électroniq­ue à un Ipad. Les cuisiniers peuvent ainsi mieux comprendre ce qu’ils jettent, pourquoi et trouver des solutions.

DES CLIENTS PLUS RÉCEPTIFS

“Nous savons qu’il y a un incompress­ible, une certaine quantité de déchets que nous n’arriverons

pas à supprimer”, développe Arnaud Herrmann. Dans ce cas, l’entreprise favorise le don. Et si elle ne parvient vraiment pas à réduire ou valoriser noblement la matière, elle se tourne vers le recyclage et notamment le compostage. Les clients sont aussi sollicités, à travers des campagnes de communicat­ion ou encore l’utilisatio­n du doggy bag, d’ailleurs renommé le Gourmet bag par le Ministère de l’agricultur­e, de l’agroalimen­taire et de la forêt pour le rendre plus attractif. “Avant dans les hôtels de luxe, ce n’était pas dans la lignée de l’image et de la qualité de service, explique Arnaud Herrmann. Nous nous apercevons que cela est dépassé.”

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