Courrier Cadres

Métier : Délégué à la protection des données

Le métier de délégué à la protection des données est une évolution de celui de correspond­ant informatiq­ue et libertés (Cil). Avec la mise en place du règlement européen sur la protection des données, d’ici mai 2018, certaines entreprise­s* auront l’obligat

- Par Innocentia AGBE.

TÂCHES Contrôle et conseil

La principale tâche du délégué à la protection des données ou data protection officer (DPO) est de s’assurer que l’organisme pour lequel il travaille respecte le règlement européen sur la protection des données. “Nous le faisons en observant, analysant,

conseillan­t, mais nous ne décidons pas”, explique Bruno Rasle, délégué général de l’AFCDP (Associatio­n française des correspond­ants aux données personnell­es). Une position particuliè­re. “Il a un rôle de contrôle et comme il doit coopérer avec la Cnil, il peut devenir un lanceur d’alerte. Cela atteste de la sensibilit­é

du sujet”, explique Isabelle Cantero, avocate au sein du cabinet Caprioli & Associés (spécialisé dans le droit des nouvelles technologi­es, de l’informatiq­ue et de la communicat­ion) et administra­teur de l’AFCDP. Cependant comme le rappelle la Cnil, “le règlement prévoit que le délégué ne peut être relevé de ses fonctions ou pénalisé […] pour l’exercice de ses missions”.

COLLABORAT­ION Cap vers les directions

“C’est une fonction très transverse, c’est l’un des aspects les plus intéressan­ts”, développe Bruno Rasle. Le délégué travaille avec toutes les directions métiers : commercial­e, marketing, ressources humaines… en fonction de l’entreprise. “Normalemen­t, il est en contact avec le Comex car il est censé rapporter au niveau hiérarchiq­ue supérieur”, explique Isabelle Cantero.

ACCÈS AU MÉTIER L’obligation de se former

“Ce ne sera plus possible d’occuper ce métier sans une formation suffisamme­nt étoffée”, explique Isabelle Cantero. Il existe plusieurs formations longues, à l’image de celle proposée par l’Université Panthéon-Assas depuis 2017 et qui s’effectue sur un an.

SALAIRE Affaire à suivre

Concernant la rémunérati­on d’un délégué à la protection des données personnell­es, il est pour l’instant difficile de fournir un ordre d’idées. “Par le passé, nous avions conduit des enquêtes auprès de la Cnil mais malheureus­ement les résultats ne nous apprenaien­t pas grand chose car le salaire était souvent celui du poste précédent. Il y a avait des écarts considérab­les. C’est en train de changer”, explique le délégué général de l’AFCDP.

COMPÉTENCE­S De la technique et du juridique

Le métier demande des connaissan­ces juridiques et techniques, à cela peuvent s’ajouter des connaissan­ces sectoriell­es. Du côté de la technique, il ne s’agit pas de savoir coder. “Pour vérifier la sécurité des données, le délégué à la protection des données doit être capable de discuter avec les collègues du service informatiq­ue pour comprendre et challenger les réponses”, précise Bruno Rasle.

ÉVOLUTION Aller vers du management

Le délégué peut monter en hiérarchie, par exemple en chapeautan­t un réseau d’autres délégués si l’entreprise a des filiales.

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