Drive : L’art du contre-pied
À l’heure où rien ne semble remettre en cause la domination des SUV, Porsche joue déjà le coup d’après avec sa Panamera Sport Turismo, son premier “break” de série.
Depuis la fin des années 90, le plus célèbre des constructeurs de voitures de sport allemand s’est attaché méthodiquement à contrarier les plus fanatiques de ses aficionados. Ils ont dû avaler tour à tour l’introduction du Diesel, d’une berline, d’un SUV et enfin d’un 4 cylindres sur ses petits modèles. Autant de pieds-de-nez aux gardiens du temple qui lui ont incontestablement réussi : jamais ses ventes n’ont été aussi profitables. Avec sa nouvelle Sport Turismo, le spécialiste de la voiture de sport rompt l’un des derniers tabous qui lui restaient : proposer une carrosserie break réalisée à partir de la limousine Panamera.
BREAK… ET HYBRIDE !
Après tant de révolutions, cette nouveauté passerait cependant presque inaperçue, d’autant plus que le constructeur se garde bien de l’appeler comme tel. Il parle d’une auto “qui n’entre dans aucun segment
ni aucune niche”. Exactement le discours tenu par BMW et Audi lorsqu’ils lancèrent leurs premiers breaks… À l’usage, ce “Sport Turismo” n’est pas sans avantage. Tout d’abord le style : si l’esthé- tique de la Panamera s’est beaucoup affinée avec son renouvellement en 2016, cette nouvelle carrosserie apparaît plus charismatique encore grâce à ses volumes plus simples. Son hayon s’ouvre sur un coffre plus volumineux. Bien sûr, avec 520 litres (425 litres sur l’hybride) il n’est pas question de déménager la commode Louis XV en Porsche, mais les départs en vacances en famille n’impliquent pas de compter le nombre de brosses à dents, d’autant que la modularité est nettement plus soignée. Générosité ultime par rapport à la berline, la cinquième place est désormais utilisable, même si elle n’offre aucun confort. Une Porsche restant une Porsche, c’est tout de même derrière le volant qu’on l’attend au tournant. La petite dernière a droit aux mêmes égards que la berline en recevant une gamme de motorisations identique. Nous avons pour notre part mis à l’épreuve le modèle hybride rechargeable, capable de rouler près de 50 km en mode électrique. Sans jouer les super-sportives, l’engin conserve avec ses 462 ch le dynamisme cher à la marque. Le 0 à 100 km/h est ainsi expédié en 4,6 secondes dans un confort remarquable. Un compromis que sont bien incapables de proposer les SUV équivalents ! Ces qualités se paient cher mais en modérant son appétit, cette version hybride s’épargne un coûteux malus.