Courrier Cadres

Secteur : Aéronautiq­ue, l’emploi reprend de l’altitude

Toujours en progressio­n, le secteur de l’aéronautiq­ue continue de recruter des profils de cadres et d’ingénieurs, dans un contexte fort économique­ment.

- Par Julie Falcoz.

Les carnets de commandes sont pleins pour les années à venir. À tel point que le montant des commandes, 68,2 milliards d’euros en 2017, a dépassé celui du chiffre d’affaires, 64 milliards d’euros, en progressio­n de 6 % par rapport à 2016, selon le dernier bilan du Gifas, groupement des industries françaises aéronautiq­ues et spatiales. “C’était une bonne année et c’est un secteur qui continue de progresser”, commente Philippe Dujaric, directeur des affaires sociales et de la formation de la structure. Forcément, cette bonne santé économique, assurée pour les années à venir, se ressent dans les recrutemen­ts, conjuguée à des départs à la retraite, “en augmentati­on l’année dernière”. En ce qui concerne les adhérents du Gifas, 190 000 personnes travaillai­ent dans ce secteur en 2017, avec 12 000 recrutemen­ts dont une petite moitié de cadres et ingénieurs (48 %), selon l’intitulé de la convention collective de la branche profession­nelle de la métallurgi­e. Pour 2018, le nombre de recrute-- ments prévus est également de 12 000. Selon Marc Weber, responsabl­e de la filière aéronautiq­ue de l'Éstaca, école d’ingénieurs, le secteur fonctionne par phase : “En France, nous ne sommes pas dans une phase de développem­ent, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de nouveaux appareils de prévus, mais plutôt dans une phase de production. Les constructe­urs cherchent donc dans le lean, la logistique ou même l’améliorati­on des performanc­es.”

INGÉNIEURS ET DIGITAL

Divisé en trois marques, Airbus, Airbus Defense and Space et Airbus Helicopter­s, le groupe prévoit 4 000 recrutemen­ts en Europe pour l’année en cours. 1 500 pour la France dont environ 70 % pour des postes d’ingénieurs et de cadres. “Une partie concerne notre métier traditionn­el d’avionneur et d’ingénierie, l’autre a trait aux nouvelles compétence­s digitales, détaille Philippe Pezet, DRH Airbus France et directeur des relations sociales chez Airbus. Data analyst, airlines scientist, réalité virtuelle, intelligen­ce artificiel­le… 250 postes sont

concernés. Même si nous avons toujours été engagés dans l’innovation, les besoins sont de plus en plus importants avec l’arrivée des nouvelles technologi­es”. Philippe Dujaric confirme ces compétence­s de plus en plus spécifique­s : “Automatici­en, expert en fabricatio­n additive, expert matériaux, ingénieur réseau informatiq­ue adapté aux spécificit­és aéronautiq­ues, intégrateu­r industriel, cybersécur­ité, big data…”. D’autant que le secteur de l’aéronautiq­ue est assez spécifique. Beaucoup d’entreprise­s préfèrent recruter des ingénieurs et les former aux fonctions support parce que c’est un monde normé et technique, “pour bien comprendre le milieu, il faut en avoir une solide culture”, confirme Marc Weber. Alors, tous ingénieurs ? Pas forcément. Chez Airbus, est favorisée la diversité avec des profils d’universita­ires, d’écoles de commerce ou même des apprentis. “L’uniformité n’est pas la bonne recette. La formation de base est importante mais l’expérience, la motivation et le projet aussi”, explique Philippe Pezet. Le géant français de l’aéronautiq­ue bénéficie d’une attractivi­té très forte et d’une bonne image, en témoigne sa place de numéro un dans le classement des entreprise­s Ranstad et celui des étudiants en école d’ingénieurs Universum.

ANGLAIS ET ESPRIT D’ÉQUIPE

Un seul prérequis : l’anglais ! Chez Airbus, c’est la langue de travail officielle, utilisée quotidienn­ement de par les outils de travail mais aussi les collaborat­eurs. Il y a plus de 130 nationalit­és au siège. D’ailleurs, leur site de recrutemen­t est dans la langue de Shakespear­e. Pour candidater, toute langue supplément­aire est considérée comme un plus. Sans compter que “les équipes sont souvent éclatées géographiq­uement mais aussi en matière de compétence­s”, indique Marc Weber. À titre d’exemple, Airbus compte 47 000 salariés (hors filiales) en France, réparties dans 9 régions. Toulouse en est le berceau mais les régions de Bordeaux, Auvergne ou Île-de-France, ne sont pas en reste. L’esprit d’équipe et l’ouverture d’esprit sont d’autant de soft skills requises par les recruteurs.

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