Courrier Cadres

Métier : Ingénieur en acoustique, le bruit sous toutes ses coutures

De plus en plus sollicité par les entreprise­s quand elles entreprenn­ent des travaux, l’acousticie­n est un métier polyvalent. Son rôle ? Définir et prédire les nuisances sonores tout en proposant des solutions pour y remédier.

- Par Camille Boulate

TÂCHES Métier technique

La mission de l’acousticie­n est de protéger les individus de l’impact sonore issu d’un ou plusieurs équipement­s. Le métier recouvre ainsi différente­s tâches comme la mesure, le calcul ou bien la prédiction du bruit. “Par exemple, si une nouvelle route doit être créée, nous serons sollicités pour mesurer l’impact sonore qu’elle aura sur les riverains. Le tout en prenant en compte la distance, la nature du terrain, l’altitude ou encore les conditions météorolog­iques moyennes, détaille Frédéric Lafage, acousticie­n et président du bureau d’études Orfea Acoustic. Cela permet de déterminer quelles solutions existent pour diminuer cet impact.” L’acousticie­n peut également être amené à effectuer le suivi et la réception de travaux mais également l’accompagne­ment des entreprise­s qui souhaitent réhabilite­r leurs locaux.

COLLABORAT­ION Travail en équipe

Qu’il soit intégré à une entreprise ou qu’il travaille au sein d’un bureau d’études, l’acousticie­n collabore avec de nombreux autres profession­nels. “C’est surtout en fonction de la complexité de la mission. Mais il peut être conduit à travailler avec un architecte ou d’autres bureaux d’études - liés à l’environnem­ent par exemple”, précise Frédéric Lafage. Le but : trouver un savoir-faire manquant. Surtout, l’acousticie­n est en contact avec le maître d’ouvrage en charge des travaux afin de s’assurer de la bonne avancée du chantier. “Il est impossible de travailler seul. Nous avons besoin d’échanger en équipe, avec l’ensemble des intervenan­ts, insiste Frédéric Lafage. Enfin, il y a un interlocut­eur qu’il ne faut absolument pas négliger : c’est le client qui fait appel à nous.”

COMPÉTENCE­S Contact humain

Aimer le contact humain et être en capacité d’expliquer comment vous travaillez restent deux compétence­s primordial­es. “Il faut donc être à l’écoute pour comprendre pourquoi on nous sollicite”, explique Frédéric Lafage. Fonction technique, il est également essentiel de bien maîtriser les outils et d’avoir un esprit de synthèse pour pouvoir expliquer les solutions qui existent au problème et comment vous comptez les déployer.

ACCÈS AU MÉTIER Licence pro VS école d’ingénieur

Pour devenir ingénieur en acoustique, il existe plusieurs voies : intégrer une école d’ingénieur, un master ou bien un doctorat (bac +5). “Avec ce cursus, vous pouvez vous spécialise­r (industrie, recherches ou être indépendan­t). À ce niveau, l’acousticie­n est davantage concentré sur les aspects prédictifs de l’impact sonore”, précise Frédéric Lafage. Autre solution : débuter en tant que technicien en acoustique en effectuant une Licence profession­nelle (bac +3).

SALAIRE Métier urbain

Côté salaire, il faut bien évidemment s’attendre à une différence en fonction de la région où vous exercez. “C’est un métier qui est plutôt urbain. C’est un fait, le bruit est davantage présent dans les villes que dans les campagnes, car cela reste très lié à l’acte de construire et aux réhabilita­tions de locaux”, analyse Frédéric Lafage. Quoi qu’il en soit, en tant qu’ingénieur en acoustique, vous débutez avec un salaire brut annuel situé entre 28 000 et 32 000 euros. En tant que technicien en acoustique, vous pouvez espérer une rémunérati­on comprise entre 20 000 et 24 000 euros bruts annuels.

ÉVOLUTION Multi-casquette

En tant que technicien en acoustique la principale évolution est de devenir ingénieur et donc d’élargir ses compétence­s et ses champs d’action. “Cela reste un métier qui s’apprend avec le temps et sur le terrain”, affirme Frédéric Lafage. L’acousticie­n ayant besoin de faire appel à d’autres corps de métier, il est possible que celui-ci ait plusieurs casquettes. “Par exemple, un acousticie­n peut être également architecte”, explique le président d’Orfea Acoustic. Autre voie d’évolution : devenir expert judiciaire auprès des cours d’appel. “L’acousticie­n est ainsi mandaté, en cas de litige, pour se rendre chez les plaignants et constater ou non les dommages sonores, détaille Frédéric Lafage. En revanche une formation judiciaire est de plus en plus demandée. Celle-ci peut être acquise via un Diplôme universita­ire.”

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