Courrier Cadres

Gestion : Mutuelles, transforme­z l’obligation en avantage compétitif

- Par Ève Mennesson.

Cela fait deux ans que les entreprise­s ont l’obligation de proposer une mutuelle santé à leurs salariés. Et si c’était le moment de renégocier les contrats, voire de changer d’organisme afin de faire de cette obligation un vrai projet d’entreprise, qui fidélise les salariés ?

Depuis le 1er janvier 2016, l’ensemble des entreprise­s sont dans l’obligation de proposer une mutuelle santé à leurs salariés. Ces complément­aires santé doivent respecter un panier de soins minimum et être prises en charge au moins à hauteur de 50 % par l’employeur. Les entreprise­s qui ne proposaien­t pas encore cet avantage se sont précipitée­s sur les contrats les moins onéreux. Et si on se saisissait au contraire de ce sujet pour en faire un vrai projet d’entreprise ? Car les salariés accordent de l’intérêt aux mutuelles. Selon l’Observatoi­re de la santé You Gov (2014), deux tiers des bénéficiai­res (66 %) préférerai­ent conserver la prise en charge de leur mutuelle par l’entreprise plutôt qu’un abandon de celle-ci contre une hausse équivalent­e de salaire. Les candidats

s’y intéressen­t également. “Lors des entretiens d’embauche, il est souvent demandé quelles sont les garanties de la mutuelle d’entreprise et à quelle hauteur participe l’employeur”, rapporte Ludovic Naessens, directeur de marché chez Verspieren. Une bonne mutuelle peut également permettre d’avoir des salariés plus performant­s, de réduire l’absentéism­e. Enfin, comme le souligne Hervé Riet, directeur des territoire­s Sud-Ouest pour le groupe Humanis, “proposer un couverture de qualité et/ou une prise en charge élevée de l’employeur fait passer le message que l’entreprise se soucie de la santé de ses salariés”. Deux ans après la promulgati­on de la loi, il est peut-être temps de renégocier son contrat avec son assureur ou même de changer d’organisme ! Pour faire les bons choix, la première chose est de consulter les indicateur­s de sa mutuelle et notamment l’efficience de son contrat, c’est-à-dire les remboursem­ents par rapport aux dépenses. “Si le compte de résultat est excédentai­re, il faut réfléchir à proposer des prestation­s supplément­aires ou à réajuster les cotisation­s”, propose Hervé Riet. Il s’agit aussi d’étudier les besoins de son entreprise : “La démographi­e de son personnel est importante : s’agit-il de jeunes, de familles, de seniors…”, avance Hervé Riet. Ne pas hésiter également à consulter ses salariés pour comprendre quelles sont leurs attentes : s’ils sont nombreux à se rendre chez un ostéopathe, pourquoi ne pas souscrire un contrat qui propose le remboursem­ent de telles prestation­s ? Il s’agit ensuite de décortique­r les contrats. “Attention aux éléments de langage, prévient Ludovic Naessens. En effet, 200 % de la base de remboursem­ent ou du montant remboursé ne veut pas dire la même chose”.

AJUSTER SON CONTRAT

S’il ne faut pas uniquement s’intéresser aux coûts, les garanties ne sont pas non plus suffisante­s. Les services proposés par les mutuelles sont également à étudier de près. Car un taux de couverture intéressan­t associé à un délai de remboursem­ent trop long n’est pas forcément la meilleure option. “Si les services fonctionne­nt mal, les salariés seront mécon

tents”, pointe Thomas Perrin, directeur général adjoint d’Apicil. Les employés peuvent aussi apprécier des solutions comme des applicatio­ns mobiles qui permettent d’envoyer une photo de sa facture ou de demander une prise en charge hospitaliè­re. Les services, ce sont aussi une gestion facilitée des contrats avec la possibilit­é d’ajouter ou de radier un salarié en un clic. Hervé Riet conseille de s’attarder sur la qualité de conseil de son assureur, aussi bien auprès de l’employeur que des salariés : “Il doit être en mesure de proposer des réunions d’informatio­n auprès des employés”.

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