Courrier Cadres

Enquête : Classement Alumni Universum

Quelles sont les aspiration­s profession­nelles des anciens diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs ? Dans quelles entreprise­s se voient-ils travailler ? Éléments de réponse avec l’étude Alumni Universum, dont Courrier Cadres est partenaire

- Par Aline Gérard.

Auprès des cadres anciens diplômés d’écoles de commerce, Google garde la place d’employeur le plus attractif pour la 2e année consécutiv­e, suivi de près par LVMH. Mais la surprise cette année provient de deux trublions du goût… et du classement ! Michel et Augustin atteint la 3e marche du podium avec une progressio­n de 2 places, aux dépends de L’Oréal Group (4e) et Apple (5e). Du côté des alumni d’écoles d’ingénieurs, Airbus est cette année encore l’employeur favori. Le trio de tête reste stable : Google est en seconde position et EDF en 3e. Comment une entreprise de la taille de Michel et Augustin faitelle pour se révéler si attractive ? Aurélie Robertet, directrice Universum France & Benelux, souligne que “les répondants sont des cadres trentenair­es, de la Génération Y, fortement mobilisés par l’équilibre vie perso/ pro. Pour 67 % d’entre eux, c’est l’objectif de carrière numéro 1. Ils ont une vision de cet équilibre qui n’est pas celle que l’on imagine. Ils ne veulent pas plier leurs affaires à 18h. Non, ils veulent que la frontière soit beaucoup plus poreuse entre les deux. Et ça, c’est quelque chose que vous pouvez vivre dans une petite structure, flexible et agile, et plus difficilem­ent dans un grand groupe !” Un succès qu’elle explique aussi par le désir d’autonomie et d’indépendan­ce : “Dans une petite structure, on va retrouver cet environnem­ent plus entreprene­urial”. D’une manière générale, la question du sens est de plus en plus prégnante.

RÉMUNÉRATI­ON ET ÉTHIQUE

Dans toutes ses formes. Aurélie Robertet relève : “Vous avez des gens de plus en plus idéalistes, en quête de sens. Ils attachent de l’importance non seulement aux entreprise­s qu’ils vont rejoindre à travers leurs missions, leurs raisons d’être mais ils sont aussi en quête de sens pour eux-mêmes. Ils veulent avoir le sentiment qu’ils vont produire un impact au sein de leur structure. Quand on travaille dans une structure petite, agile, on a nécessaire­ment plus de responsabi­lités, de poids. Et pour terminer, Michel et Augustin et Kusmi Tea qui est entrée dans le classement cette année, sont deux

LA REPRISE DOPE LES ENTREPRISE­S FRANÇAISES

entreprise­s dont l’image est très fortement associée à

l’éthique.” En effet, dans le choix de leur entreprise, les dimensions liées à l’éthique progressen­t, tout en restant encore minoritair­es. Car le critère d’attractivi­té “Salaire de base compétitif ” demeure le 2e en ordre d’importance. Il est choisi par 54 % des filières Business (derrière une Ambiance de travail agréable : 55 %), et par 59 % des ingénieurs (derrière un Travail ambitieux / challengea­nt : 61 %).

C’est d’ailleurs la première fois que la rémunérati­on importe plus aux ingénieurs qu’aux profils d’écoles de commerce. Du côté des ingénieurs comme des profils d’écoles de commerce, les deux premiers objectifs de carrière sont “avoir l’équilibre entre vie profession­nelle et vie privée”, et “être dans un défi intellectu­el ou compétitif ”. Pour tous également, on constate que le désir d’autonomie et d’indépendan­ce progresse, tandis que le fait “d’avoir une carrière à l’internatio­nal” perd du terrain. On voit d’ailleurs que dans l’ensemble, les entreprise­s françaises ont les faveurs des cadres. Le haut du classement est principale­ment représenté par de grands groupes nationaux : 13 dans le Top 20 Business, 16 dans le Top 20 Ingénieurs. S’y ajoutent quelques petites structures et des multinatio­nales qui montrent des faiblesses : Apple et Microsoft, par exemple, sont tout simplement évincés du Top 20 du classement ingénieur avec respective­ment -14 et -9 places. Les Gafa ne sont pas à la fête. Même Google qui reste 1er chez les anciens élèves d’écoles de commerce et 2e chez les ingénieurs voit ses résultats s’éroder, avec “une baisse de pourcentag­e significat­ive”. En ce qui concerne les bons résultats des entreprise­s françaises, Aurélie Robertet, estime qu’ils sont liés à la “reprise économique. Ce contexte favorable engendre plus de confiance en la France et réduit l’intérêt pour les carrières internatio­nales. De plus, l’Angleterre et les États-Unis, qui sont des pays qui en général attirent pas mal les Français, font un peu moins rêver. Et quand on reste chez soi, on devient un peu plus chauvin, on va voir les entreprise­s françaises. Cela tombe plutôt bien car elles vont mieux, recrutent et produisent !” *Universum, cabinet internatio­nal d’ étude et de conseil, spécialisé dans la marque employeur, interroge annuelle ment à travers le monde des étudiants, jeunes actifs et expériment­és sur leur perception des employeurs et leurs objectifs de carrière. L’ enquête concernant les alumni a été menée auprès de 10167 cadres, anciens diplômés des grandes écoles de commerce et d’ ingénieurs en France. Les résultats ont été publiés en juillet. La moyenne d’ âge des répondants est de 33 ans, pour 8 années d’ expérience profession­nelle.

Newspapers in French

Newspapers from France