QUELLES NOUVEAUTÉS POUR LES FLOTTES AU MONDIAL ?
Même si de nombreux constructeurs sont absents du Mondial de Paris, le rythme des nouveautés ne faiblit pas. Certaines d’entre elles ont un destin tout tracé au sein des flottes d’entreprise.
Tout d’abord, évoquons les grandes absentes du Mondial. Le Salon doit se passer de la présence de la nouvelle Ford Focus révélée cet été ou encore du petit crossover Volkswagen T-Cross, prévu pour la fin de l’année. Il doit surtout faire l’impasse sur la remplaçante de la Renault Clio, qui a longtemps été la coqueluche des flottes d’entreprise : sa version de série ne sera pas commercialisée avant l’année prochaine. Le stand du Losange n’est pas pourtant dépourvu de nouveautés même si elles sont moins spectaculaires. La plus importante est le SUV Kadjar qui entreprend un restylage pour tenter de contrer le succès du Peugeot 3008. Au menu, une gamme de motorisations entièrement revue et un habitacle légèrement remodelé. C’est cependant du côté du rival PSA que les nouveautés seront les plus nombreuses. On attend ainsi la version européenne du Citroën C5 Aircross, qui s’inscrit justement dans la catégorie des SUV compacts. Techniquement très proche du 3008, il adopte un style très différent et quelques spécificités, à commencer par une suspension sophistiquée à double butées hydrauliques et une habitabilité généreuse. Grâce à ses capacités familiales inspirées des monospaces, il a de quoi faire mouche auprès des utilisateurs en entreprise. Autre nouveauté très attendue, le DS3 Crossback, un petit crossover de luxe concurrent du Mercedes GLA et de l’Audi Q2 qui prend en partie la suite de la DS3, le premier modèle de la marque de luxe française lancé en 2009. Il se caractérise par son style très clivant mais aussi par sa modernité technique. Il inaugure en effet une nouvelle plate-forme PSA prévue pour les petits modèles et sera proposé en version électrique dès 2019.
UNE AVALANCHE DE SUV
Du côté des constructeurs étrangers, on remarque la radicale transformation de la citadine Audi A1, qui adopte un style beaucoup plus agressif et anguleux qu’auparavant. Elle grossit pour gagner en habitabilité mais renonce à sa version trois portes, tout comme à la transmission intégrale. Pour l’instant, l’auto n’est proposée qu’en version essence mais les Diesel devraient rapidement suivre. Elle fera la différence grâce à ses nombreuses aides à la conduite, toujours plébiscitées par les professionnels.
Le Mondial restera en grande partie comme le Salon du SUV, même si les nuages s’accumulent pour ce type de véhicule. Audi présente pour la première fois son nouveau Q3. Lui aussi marque une rupture très nette avec son prédécesseur, tant du point de vue du style que des dimensions, puisqu’il gagne 10 cm en longueur pour atteindre près de 4,50 m. Pour certaines entreprises, il constituera une alternative au Q5 grâce à un coût d’utilisation moins élevé. Le Mondial est décidément un gros salon pour Audi, qui y dévoile son SUV électrique e-Tron. Avec ses 400 km d’autonomie et ses 360 ch il s’agira essentiellement d’un véhicule d’image acheté à l’unité par certaines entreprises, mais son apparition est la première étape d’une très grosse offensive des constructeurs allemands en matière d’électromobilité. Il rencontrera d’ailleurs à Paris son premier concurrent direct, le Mercedes EQC, premier représentant d’une gamme complète d’électriques à l’Étoile. Ce dernier propose également des caractéristiques haut de gamme avec 408 ch et 450 km d’autonomie. On trouvera au Mondial des modèles électriques un peu plus raisonnables venus de Corée. Il s’agit du Hyundai Kona et du Kia Niro électriques. Le premier propose deux versions, l’une dotée d’une petite batterie de 39,2 kWh et d’un moteur de 136 ch, l’autre d’accumulateurs de 64 kWh et d’une puissance de 204 ch. Une offre double inédite sur le marché. Issu du même groupe coréen, le Kia Niro reprend la deuxième motorisation et annonce 450 km d’autonomie, l’une des plus confortables du moment.
DES HYBRIDES VENUS D’ASIE
En attendant l’arrivée d’hybrides français en 2019, le groupe Toyota Lexus lance une impressionnante offensive en la matière avec pas moins de cinq modèles. La compacte Corolla proposée en berline cinq portes et en break remplace l’Auris et ne sera mue que par ce type de motorisation essence/électrique avec deux niveaux de puissance, 116 et 180 ch. Il s’agit là d’un cas unique sur le marché, tout comme la nouvelle génération du SUV RAV4, également proposé exclusivement en hybride. Nul doute que ces offres devraient permettre au Japonais d’augmenter encore ses parts de ventes société. Le nouveau Lexus UX complète son offre avec 4,50 m de long et ses 178 ch, il sera le seul de sa catégorie à proposer une motorisation hybride accessible. Une stratégie d’autant plus intelligente que les concurrents du constructeur japonais ne jurent que par les hybrides rechargeables, beaucoup plus coûteux. Les nouveautés du Mondial de l’auto sont le témoignage des doutes qui traversent l’industrie automobile. Entre SUV sans complexe et modèles hybrides et électriques, les constructeurs tentent d’être présents sur tous les fronts afin d’affronter un avenir de plus en plus incertain.