L’AFFACTURAGE POUR TOUS
L’affacturage a connu en 2017 une progression de 8,4 %. Pourtant, encore trop peu d’entreprises ont recours à ce mode de financement à court terme qui permet de dégager du cash rapidement.
Avec 290,8 milliards d’euros de créances pris en charge en 2017, l’affacturage a connu une progression de 8,4 % en 2017 par rapport à 2016. Cette hausse se poursuit en 2018 : +9,9 % au premier semestre par rapport aux 6 premiers mois de 2017. Selon l’Association française des sociétés financières (ASF – à l’origine de ces chiffres), l’affacturage serait même devenu en 2015 la première source de financement court terme en France, devant le découvert autorisé. “Pourtant, seules 40 000 entreprises l'utilisent en France”, constate Cédric Teissier, co-fondateur de Finexkap. Les PME, notamment, pourraient davantage avoir recours à ce mode de financement : selon une étude Xerfi Precepta (2017), elles représentent en effet 32 % des entreprises ayant recours à l’affacturage alors que c’est un produit qui convient à leurs problématiques. Concrètement, l’affacturage consiste à céder ses factures à un tiers (le factor) contre un financement. “L’entreprise prête ses créances à un financeur qui avance le paiement”, précise Carl Civadiée, directeur de la ligne de services BFR et Cash management de Grant Thornton. Cela permet d’accéder rapidement à du cash et donc d’améliorer sa trésorerie. Par ailleurs, d'autres services peuvent être proposés par les factors tels que le recouvrement ou l’assurance crédit. L’affacturage convient donc à toutes les entreprises. “Par rapport à un financement bancaire classique, la société d’affacturage ne s’intéresse pas à la qualité des comptes”, précise Carl Civadiée. Les entreprises qui connaissent des difficultés financières, celles en retournement ou celles en croissance ne sont donc pas refusées par les factors. “Par rapport à l’approche bancaire classique, nous ne refuserons pas des entreprises débutantes mais nous nous basons sur la qualité des factures cédées”, explique Marianne Pavard-Soum, responsable marketing chez Factofrance. Il faut donc faire attention à avoir une bonne gestion de son poste client avant de faire appel à de l’affacturage. Carl Civadiée précise les risques étudiés par le factor : “Il y a trois risques : le risque cédant, c’est-àdire de l’entreprise qui souscrit le contrat d’affacturage ; le risque acheteur, soit celui lié au client final de l’adhérent ; et le risque procédural, c’est-à-dire les processus mis en place par l’entreprise pour sécuriser l’encaissement”. Il ne faut donc pas voir l’affacturage comme une solution de recouvrement à moins de souscrire, en plus du contrat de financement, à un service de relance client.
NOUVEAUX ACTEURS
Pour recourir à l’affacturage, les entreprises peuvent s’adresser à leurs banques, qui sont désormais nombreuses à posséder des filiales proposant ce service. Il peut également être intéressant de regarder du côté des fintechs. “L’affacturage était long, coûteux, exigeait un montant de factures et une durée minimum, etc., énumère Cédric Teissier. Nous n’exigeons de nos clients aucun engagement de durée ni de volume et le financement est disponible dans la journée pour les entreprises qui sont déjà clientes.” Ces évolutions intéressent les grandes sociétés d’affacturage qui proposent également de nouveaux services. Au-delà de ces acteurs, il existe aussi des spécialistes, tels que Bibby Factor, qui proposent des offres personnalisées pour les activités où les circuits de facturation sont complexes ou pour les dossiers à risque.
"SEULES40000 ENTREPRISES L’ UTILISENT ENFRANCE "