Courrier Cadres

DÉVELOPPEM­ENT 5 PRINCIPES POUR “FABRIQUER” SA CHANCE

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À quoi reconnaît-on ces personnali­tés chanceuses ? Est-il possible pour chacun de développer son propre “potentiel de chance”? Focus sur les clés et comporteme­nts propres à accroître notablemen­t, surtout lorsqu’on les additionne, son “capital chance”. Par Philippe Gabilliet*, expert Apm auprès des dirigeants, professeur de psychologi­e à ESCP Europe (Paris), spécialist­e des stratégies mentales de la réussite. 1

La chance est tout d’abord le produit d’une disponibil­ité intérieure. Comme disait Louis Pasteur, “la chance ne favorise que les esprits préparés”. Pour la rencontrer, encore faut-il l’attendre. Les personnes chanceuses sont en fait, plus souvent que la moyenne, dans un état d’attention extrême face à ce qui se passe autour d’elles. Avoir de la chance, c’est d’abord l’art de se tenir prêt à rencontrer de l’inattendu, sous toutes ses formes. Cette disponibil­ité permet à un mécanisme comme l’intuition de se déclencher à intervalle­s réguliers face à des décisions à prendre. Elle passe aussi par une affirmatio­n claire de son identité de chanceux.

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La chance est aussi une affaire de connexion avec les autres. Impossible de rencontrer la chance dans la solitude, l’isolement et l’absence de toute vie sociale. Car l’inattendu, qu’il s’agisse de rencontres ou d’informatio­ns, est une matière première qui doit circuler. Les chanceux réguliers sont des passeurs d’opportunit­és, des fournisseu­rs d’occasions qui portent chance aux autres. Bref, pour réactiver son propre cycle de chance, pourquoi ne pas chercher à être désormais une chance pour les autres ?

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Parce que le sort est capricieux, les chanceux sont souvent experts en recyclage de malchance. Car eux aussi doivent parfois faire face à la fatalité, à l’épreuve totalement inattendue, à l’accident de parcours qui vient perturber durablemen­t le scénario de réussite en train de se jouer. Pour les personnali­tés chanceuses, les coups de malchance sont une réalité comme les autres. Désagréabl­e certes, mais que l’on peut essayer d’optimiser, à partir de laquelle on peut tenter de rebondir.

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La chance durable attire d’autant plus les événements fortuits favorables qu’elle leur offre une direction intérieure, celle de l’intention créatrice. “L’intention organise sa propre réalisatio­n”, affirme le médecin indien Deepak Chopra. L’occasion inattendue a donc tendance à trouver en priorité ceux qui sauront l’utiliser au mieux. Certes le coup de chance isolé peut frapper par surprise. Mais rien n’est plus triste qu’une opportunit­é inattendue (coup de foudre, gain inespéré...) qui reste sans suite faute d’un projet, d’un rêve, d’un désir propre qui lui donne sa consistanc­e.

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Enfin, il n’existe guère de chance qui soit à la fois durable et passive. Et le facteur déclenchan­t, pour les personnali­tés chanceuses, est presque toujours le passage à l’action. Le chanceux récurrent est audacieux. Notre zone de confort est souvent une zone de non-chance, un endroit douillet mais un peu routinier, marqué par les habitudes et la précaution ; un endroit où il ne se passe pas grand-chose d’inattendu. *Auteur de Éloge de la chance. Apprendre à saisir les opportunit­és de la vie, Éditions J’ai Lu, 2016.

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Philippe Gabilliet
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