Courrier Cadres

Dans le rétro : Europa-Park, l’outsider devenu leader

Apparu il y a cinq ans aux États-Unis, le bullet journal commence à faire des adeptes en France. Loin d’être réservé aux blogueuses à la déco soignée, cet outil pourrait vous aider à mieux jongler entre vie pro et vie privée.

- Par Camille Boulate.

Agenda, post-it, to do list, carnets de notes… au travail, comme à la maison, vous cumulez les supports pour ne rien oublier mais, au final, vous vous y perdez ! Alors le bullet journal (ou “bujo” pour les intimes) est fait pour vous. Cet outil d’organisati­on, créé par le designer américain Ryder Carroll, est apparu en 2013 outre-Atlantique et a commencé à faire parler de lui en France il y a deux ans. Le principe est plutôt simple puisqu’il s’agit de créer un système d’organisati­on sur mesure, à mi-chemin entre l’agenda et le journal de bord, à partir d’un cahier vierge. Pour structurer la méthode, Ryder Carroll a déterminé plusieurs modules à suivre : d’abord il y a l’index, sorte de sommaire de tout ce qui se trouve dans le cahier que vous complétez au fur et à mesure. Ensuite, il y a le future log. Ce dernier n’est autre qu’un calendrier, sur plusieurs mois permettant de visualiser d’un coup d’oeil vos principale­s échéances. Viennent ensuite les plannings mensuels (monthly log) et journalier­s (daily log). “Le premier comporte deux éléments clés : un calendrier où sont notés tous les événements à venir (rendez-vous pro ou perso, anniversai­res, etc.) ainsi qu’une liste de tâches à faire dans le mois, détaille Claire Vitoux, blogueuse et adepte du bujo. Le planning journalier permet, quant à lui, de s’organiser au quotidien en faisant la liste de ce que vous avez à faire.”

HALTE AU SCRAPBOOKI­NG

L’une des particular­ités de cette méthode d’organisati­on réside dans le fait qu’aucune page blanche ne doit être laissée entre les différente­s catégories. Concrèteme­nt, des listes de courses, de films à voir ou des prises de notes peuvent s’intercaler entre votre planning mensuel et journalier. Pour s’y retrouver, il suffit simplement de bien tenir à jour son index et de numéroter les pages. D’après Claire Vitoux, cette impression de désordre fait partie intégrante de la méthode. “Car le but du bullet journal est d’y revenir un petit peu chaque jour et de faire le point en passant sans arrêt, d’une page à l’autre”, explique la blogueuse. Autre particular­ité : le fait d’utiliser

un code typographi­que ou de couleur, propre à chacun, pour déterminer quelles sont vos tâches en cours ou qui sont finalisées. Par exemple, Ryder Caroll a choisi le point pour une tâche à effectuer, une croix quand celleci est complétée, une flèche vers la droite quand elle a été repoussée, un rond quand il s’agit d’un événement à venir ou un trait pour noter une informatio­n à ne pas oublier. “Le bullet journal vous oblige à prendre du recul sur ce que vous avez accompli et ce qui vous reste à faire, ce que ne vous permet pas forcément un agenda classique, estime Claire Vitoux. Tous les jours, vous devez déterminer les tâches qui sont encore d’actualité.” Mais passer du temps et savoir manier le stylo est-il pour autant nécessaire pour se lancer dans un bullet journal ? Il suffit d’une recherche rapide sur Internet pour voir un tas de vidéos et tutoriels montrant des carnets ultra décorés et design, proches du scrapbooki­ng. “Pour les débutants, ça peut en effet faire peur. Le problème, c’est que le bullet journal est encore très méconnu. Souvent, on pense qu’il faut investir dans beaucoup de matériel et y accorder du temps. Or, tenir un bullet journal ne doit pas prendre plus d’énergie que de gérer un agenda classique, insiste Claire Vitoux. Y passer 5 minutes quotidienn­ement est suffisant pour que ce soit efficace.” Surtout, cette image erronée fait implicitem­ent du bullet journal un produit féminin. “Ce qui n’aide pas, c’est qu’en France, les carnets et autres livres qui sont commercial­isés sont très genrés”, précise Claire Vitoux. Difficile donc pour la gent masculine de se projeter dans l’utilisatio­n de cet outil, pourtant efficace pour jongler entre vie privée et profession­nelle. “Cette image féminine du bullet journal reste, à mon sens, un frein important pour qu’il se démocratis­e en entreprise”, estime la blogueuse.

LISTES DE COURSES ET CODIR

Si le principe du bullet journal vous intéresse mais que passer le cap vous effraie, il existe des méthodes intermédia­ires vous guidant davantage via une trame bien définie. C’est ce que proposent notamment le M3 journal ou encore 23heures59 éditions qui viennent de commercial­iser un carnet de projets. “C’est un cahier qui fonctionne par entonnoir, c’est-à-dire que l’on se projette très loin pour entrer ensuite dans du concret, au jour le jour, avec des actions simples”, insiste Anne Humbert, sa créatrice. Le carnet mélange ainsi plusieurs choses dont un planning, un agenda journalier mais aussi des dizaine de méthodes de travail (mindmappin­g, priorités du mois à définir, etc.) permettant de vous projeter sur les six prochains mois. Que ce soit le carnet de projets ou le bullet journal, tous deux ont les mêmes objectifs : vous permettre de gagner en efficacité dans votre organisati­on. Surtout, ils offriraien­t une vision globale sur vos projets et vos emplois du temps, tant personnels que profession­nels. “L’idée est vraiment de prendre sa vie dans son intégralit­é avec l’ensemble des contrainte­s”, insiste Anne Humbert. Toutefois certaines personnes n’ont pas forcément envie de retrouver leurs listes de courses au milieu de leurs projets profession­nels. “Ne l’utiliser qu’à son travail ou en posséder un deuxième pour son organisati­on personnell­e sont des solutions”, souligne Claire Vitoux.

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