Courrier Cadres

DU TRAVAIL, RESTEZ AGILE

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autrement. Demain, ils devront surmonter la peur du chômage, et persévérer”, ajoute-t-elle. Pour Olivier Beyer, “l’autre mutation majeure, c’est la flexibilit­é de la posture managérial­e. De plus en plus, il faut gérer des jeunes dont les aspiration­s (sens, autonomie...) ne sont plus les mêmes.” Défi de taille pour les cadres seniors, qui n’ont d’autre choix que de se frotter à de nouvelles façons de manager, axées sur l’agilité et la confiance. Mais tous les cadres confirmés ne peuvent changer du jour au lendemain. D’où l’importance de la formation continue. Selon Michael Page, dans l’après-Covid, “celle-ci s’imposera plus que jamais pour garantir la compétitiv­ité des entreprise­s, ainsi que la performanc­e et l’employabil­ité des salariés”. Mais le cabinet constate que seuls 52 % des cadres “jugent efficace” l’accompagne­ment proposé par leur employeur pour les “soutenir dans l’évolution de leurs missions”. C’est pourquoi Claudine Pierron recommande aux seniors de ne pas hésiter à utiliser leur CPF, et à se faire accompagne­r par un conseiller en évolution profession­nelle. Des dispositif­s qui les aideront à identifier les compétence­s à développer pour rester “bankables” face aux mutations du travail. “À eux d’inventer leur parcours, par le biais d’un travail permanent sur leur projet profession­nel. Car la formation continue et les programmes d'upskilling (montée en compétence­s) sont rarement envisagés par les employeurs”, note-t-elle. Par peur du risque, certains tardent toutefois à adopter un comporteme­nt proactif. “Très peu sont résistants au changement. Il s’agit d’une idée reçue assez étonnante : les cadres de 45 ans et plus sont justement ceux qui ont vécu et accompagné nombre d’évolutions considérab­les dans l’entreprise. Et tous sont prêts à se perfection­ner”, constate Claudine Pierron. “La mentalité des employeurs doit changer. Ils doivent réaliser que les cadres expériment­és ont justement une bonne connaissan­ce du monde du travail, qui peut être un atout. Pour peu qu’on leur donne les moyens de s’upskiller”, ajoute Olivier Beyer.

MANAGERS ENTREPRENE­URS OU INTÉRIMAIR­ES

Pour “rester à la page” dans un environnem­ent en perpétuell­e évolution, les encadrants de 45 ans et plus ont aussi la possibilit­é, même en poste, de rejoindre un réseau d’entraide entre pairs, comme Oudinot, Daubigny et Dynamique Cadres. Ces cercles sont des outils précieux pour tous ceux désireux de “réorienter leur carrière”. Car les cadres seniors eux-mêmes sont bien souvent friands des nouvelles formes de travail émergentes. Le Covid19 a certes mis entre parenthèse­s leurs projets. Mais le management de transition, notamment, devrait redémarrer en force après l’épidémie. “Les entreprise­s essaient actuelleme­nt de re-mobiliser leurs salariés, mais elles préparent aussi de grandes transforma­tions à venir. Car le télétravai­l confiné a changé la donne”, prévient “l’executive interim” de Grant Alexander. Q (1) “Imaginer l’avenir du travail”, Salima Benhamou, France Stratégie, 2017.

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