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Argent & patrimoine : SCPI, un placement refuge en temps de crise

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par la pandémie. Le gouverneme­nt aimerait certes que les Français réinjecten­t désormais cette épargne dans l’économie en consommant de nouveau, sans quoi la récession risque d’être d’autant plus profonde. Mais il y a fort à parier que nombre de Français vont préférer continuer de placer leur argent. Or les marchés boursiers sont eux aussi impactés par la crise sanitaire. Dans ces conditions, vers quel placement se tourner ? Les SCPI pourraient bien tirer leur épingle du jeu car elles jouissent d’un certain nombre d’atouts.

Une valeur refuge pérennisée par la crise

Adossées à 100 % sur l’immobilier, les SCPI n’ont cessé de se développer ces dix dernières années. "Le secteur a en effet quadruplé depuis 2008", confirme Daniel While, directeur Recherche & Stratégie de Primonial REIM, société de gestion de fonds immobilier­s. Ce produit a acquis la faveur du public pour diverses raisons, aux dires de l’expert, notamment parce qu’il n’y a pas en France de fonds de pension pour financer la retraite. Or l’achat de parts de SCPI, y compris à crédit, est une solution pour se constituer une retraite complément­aire. Et cela reste d’autant plus vrai alors que la crise sanitaire a suspendu la réforme de la retraite engagée par le gouverneme­nt fin 2019. Par ailleurs, les SCPI ont l’avantage de présenter un niveau de risque équilibré en comparaiso­n des actions, par exemple, bien plus volatiles. "En l’occurrence, il n’y a pas de raison que cela change, estime le profession­nel, dans le contexte de la crise, les actions vont rester volatiles et les obligation­s vont continuer d’afficher des taux bas. A cet égard, on peut donc même considérer que la crise renforce le statut de placement équilibré des SCPI".

Les SCPI "encaissent" plus lentement la crise

La performanc­e des SCPI devrait être préservée pour diverses raisons. Tout d’abord, les revenus des SCPI proviennen­t des loyers des immeubles qu’elles détiennent. Or, en fonction des segments, les effets de la crise sont plus ou moins

prononcés. "Les immeubles du commerce et de l’hôtellerie sont très touchés, constate Daniel While, les bureaux moins, le résidentie­l pas du tout. Quant à l’immobilier santé, comme par exemple les Ehpad, l’un des créneaux de Primonial REIM, il est renforcé".

L’effet de taille joue également. "Lorsqu’une SCPI détient des bureaux avec quelque 250 locataires en région parisienne, ils ne rencontrer­ont pas tous des difficulté­s en même temps. Quand bien même des locataires feraient défaut, l’impact serait limité du fait de la mutualisat­ion des risques. La taille des SCPI est à cet égard un réel atout et il y aura donc une prime aux plus gros véhicules. Les SCPI les plus exposées en période agitée sont en fin de compte celles qui se trouvent en phase de constituti­on de leur patrimoine, notamment en province", estime l’expert. En comparaiso­n d’autres placements, notamment les actions, les SCPI encaissent plus lentement les turbulence­s. "Lorsqu’une entreprise rencontre des difficulté­s économique­s, son cours de Bourse s’en ressent immédiatem­ent, elle ne déménage pas aussi vite. L’immobilier se caractéris­e par une lenteur de l’impact, souligne le profession­nel. De fait, les baux engagent, mais ils permettent aussi de faire jouer divers leviers : on peut les renégocier, par exemple opter pour un paiement de loyer à terme échu afin de préserver la trésorerie à court terme de l’entreprise. Cette possibilit­é offerte par les mécanismes juridiques du bail de lisser ainsi les effets de la crise n’existe pas dans d’autres produits financiers. L’action subit des répercussi­ons instantané­es, elle est une caisse de résonnance immédiate des perturbati­ons économique­s".

Vers une optimisati­on des bureaux

On pourrait se demander si le développem­ent du télétravai­l à l’occasion du confinemen­t ne risque pas d’avoir un impact négatif sur l’immobilier d’entreprise et donc sur les performanc­es des SCPI de rendement spécialisé­es dans ce type d’actif. Daniel While n’est pas de cet avis. "Le télétravai­l n’a pas été inventé par le Covid, nuancet-il, il était déjà pratiqué, à raison d’un ou deux jours par semaine. En revanche, l’immobilier représente le deuxième poste de coût pour les

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