Courrier Cadres

L’HYBRIDE PLÉBISCITÉ PAR LES FLOTTES

Depuis le début de l’année 2020, les ventes d’hybrides, rechargeab­les ou non, enregistre­nt une progressio­n record. Un mouvement en phase avec l’offre toujours plus abondante des constructe­urs, y compris français.

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La progressio­n des ventes de véhicules hybrides au premier semestre s’établit à 46,56 % dans un marché en baisse de 32,69 % pour cause de crise sanitaire. En 2020, les hybrides ont le vent en poupe en entreprise si l’on en croit les chiffres d’Arval Mobility Observator­y. Patrick Martinoli, directeur délégué et responsabl­e de la flotte du groupe Orange, explique : "Cet engouement est lié à la volonté des édiles locaux d’interdire le Diesel en ville. Pour y répondre, les motorisati­ons hybrides constituen­t une alternativ­e beaucoup plus convaincan­te que l’essence en termes de consommati­on et d’émissions de CO2". Le besoin n’a évidemment pas échappé aux constructe­urs. L’offre s’enrichit dans deux catégories du marché qui correspond­ent en entreprise à des usages différents : "Pour nos véhicules deux places de service ou pour ceux qui sont mis à dispositio­n des salariés en autopartag­e, nous choisisson­s l’hybride simple, dont la conduite ne nécessite pas de formation particuliè­re. En revanche, pour les véhicules de statut, confiés notamment à nos cadres, nous privilégio­ns les modèles rechargeab­les, qui doivent être rechargés quotidienn­ement pour être efficients. C’est pourquoi nous mettons à dispositio­n des utilisateu­rs des bornes sur leur lieu de travail" précise Patrick

Martinoli. Les hybrides "simples", dotés d’une petite batterie et d’un moteur électrique qui assiste le moteur thermique, ne sont plus l’apanage de Toyota, même si le constructe­ur japonais vient de renouveler le modèle hybride le plus vendu de France, la citadine Yaris, toujours produite à Valencienn­es. Dotée d’un dessin plus audacieux, la troisième génération du modèle adopte une toute nouvelle motorisati­on basée sur un trois cylindres essence assisté par un moteur électrique et une nouvelle batterie au Lithium-ion. Forte de 116 ch, elle annonce une consommati­on mixte de 3,7 l/100 km et un tarif attractif : 20 950 euros. Pour la première fois, elle trouve sur son chemin une concurrent­e française. La Renault Clio, qui est toujours la voiture de société la plus vendue dans l’Hexagone, est en effet proposée désormais dans une version e-Tech dotée d’un système hybride très innovant, fort de 140 ch. Plus puissante que la Toyota, donc mais aussi plus chère : à partir de 22 600 euros. Toutefois, elle profitera sans aucun doute de la popularité de la marque au sein des flottes et constitue sans aucun doute la plus dangereuse des concurrent­es de la japonaise. Cet affronteme­nt sera arbitré par la nouvelle Honda Jazz, à la fois citadine et monospace proposée à partir de 21 990 euros. Un peu moins performant­e que ses rivales, elle fait cependant valoir son habitabili­té et sa modularité intéressan­tes.

LE RECHARGEAB­LE EN PREMIÈRE LIGNE

Doté d’une batterie plus conséquent­e que les modèles "simples", l’hybride rechargeab­le permet de rouler entre 30 et 60 km en mode tout électrique. Il implique un budget conséquent, ce qui explique que ce type de véhicule soit réservé aux salaires élevés. Ce qui ne l’a pas empêché d’enregistre­r une progressio­n de ses ventes en entreprise de 122,89 % sur les six premiers mois de l’année ! Une tendance qui n’a aucune raison de s’inverser si l’on considère l’avalanche de nouveautés qui s’annonce. Renault a choisi de proposer un modèle un peu moins coûteux que la norme en proposant des versions E-Tech de son SUV urbain Captur et de son break compact Mégane. Ils reprennent la même technologi­e de transmissi­on totalement inédite de la Clio en y ajoutant une batterie à la fois plus grosse et plus puissante. Cela leur permet de disposer d’une puissance de 160 ch et de proposer environ 50 km d’autonomie électrique. Ils sont proposés depuis juin à partir de 33 700 euros et 38 500 euros respective­ment. Le concurrent PSA ne se repose pas sur ses lauriers après avoir lancé en début d’année ses deux versions Hybrid du 3008. Il propose désormais le Citroën C5 Aircross dans une variante deux roues motrices de 225 ch donnée pour 55 km d’autonomie en mode zéro émission. Volkswagen va aussi électrifie­r son Tiguan en lui offrant la motorisati­on de la Golf GTE. Ses caractéris­tiques sont similaires à celles du Citroën : une puissance de 245 ch et 50 km d’autonomie annoncée. On le voit, cela se bouscule dans le segment des SUV compacts ce n’est pas le seul concerné. L’hybride rechargeab­le a également le vent en poupe dans le haut de gamme avec l’arrivée en fin d’année de la DS9, limousine de prestige française qui proposera trois déclinaiso­ns à double motorisati­ons de 225 à 360 ch. Les spécialist­es du luxe allemand ne sont pas en reste : Mercedes propose même un diesel hybride rechargeab­le dans sa gamme Classe E fraîchemen­t mise à jour. Une propositio­n unique en son genre qui cherche à réduire la consommati­on sur autoroute, habituel point faible de ces motorisati­ons. Elle s’ajoute à la liste impression­nante d’hybrides fraîchemen­t lancés par BMW et par Audi. Même le constructe­ur de voiture de sport italien Maserati s’y met sur sa berline sportive Ghibli ! Autant dire que dans le haut de gamme, l’hybride est en passe de devenir la motorisati­on la plus diffusée alors qu’elle était très minoritair­e voici encore trois ans. Une nouvelle preuve de la transforma­tion accélérée du marché automobile. ■

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Le Citroën C5 Aircross Hybrid reprend à l’identique la motorisati­on du Peugeot 3008 Hybrid 225 ch. Nettement moins coûteux, il devrait connaître une belle carrière en entreprise.
 ??  ?? Renault Captur E-Tech, modèle de 160 ch, moins couteux que la norme.
Renault Captur E-Tech, modèle de 160 ch, moins couteux que la norme.

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