Cuisine et Vins de France - Hors-Série

Le vin fait son cinéma

Tous ne sont pas de grands millésimes, mais, au moins, les films dont le vin est de près ou de loin le sujet ont le mérite de nous faire voyager dans les vignes.

- PAR KARINE VALENTIN

En six semaines après sa sortie,

Ce qui nous lie a fait près de 700 000 entrées. Certes c’est un film de Klapisch. On sait l’engouement du public pour les titres du réalisateu­r. Mais on adore imaginer que le film a attiré autant de spectateur­s grâce à son sujet, le monde du vin, dépeint avec brio par un Klapisch grand amateur, et emporté par trois acteurs formidable­s de justesse. Les saisons de la vigne scandent le scénario évoquant l’un des sujets majeurs du vignoble français, la transmissi­on. Le vin, la biodynamie, la jalousie, le cycle de la vigne, les vendanges et leur fête… tout est parfaiteme­nt traité par le réalisateu­r, conseillé par son ami Jean-Marc Roulot, l’un des grands vignerons de Meursault, qui joue son rôle dans le film. Avant le succès du réalisateu­r de L’Auberge espagnole, d’autres scenarii traitant de la transmissi­on et le vin ont été portés à l’écran.En 2016, dans Saint-Amour, de Benoît Delépine et Gustave Kerven, Jean (Gérard Depardieu) et son fils Bruno (Benoît Poelvoorde) quittent le salon de l’Agricultur­e, à bord d’un taxi conduit par Mike (Vincent Lacoste), et s’embarquent dans une route des vins toute personnell­e qui les mènera à Saint-Amour dans le Beaujolais. Les rencontres sont juteuses, le film nous emporte dans une touchante ivresse où le vin joue son meilleur rôle, celui de lien social. Parfois un peu cliché Quelques mois plus tôt, un jeune réalisateu­r, Jérôme Le Maire, filmait aussi la Bourgogne et le délicat sujet de la transmissi­on entre un père et son fils, sous le titre de Premiers crus, un film un peu cliché avec Gérard Lanvin et Jalil Lespert. Rien à voir avec Une grande année, où Russel Crowe, rhabillé en châtelain provençal tombe amoureux de la serveuse du village (Marion Cotillard). Un cliché aussi, mais à l’américaine, filmé par Ridley Scott dans le cadre du superbe château La Canorgue dans le Luberon. De Bordeaux à la Californie Il était logique que les cinéastes passent aussi par le Bordelais. Ce fut fait par deux fois, avec réussite. La première en 1983 pour l’excellent J’ai épousé une ombre, de Robin Davis, où la vigne sert de décor au drame. Nathalie Baye, suite à un accident de train, usurpe l’identité d’une autre pour entrer dans une famille de propriétai­re du Bordelais. Autre drame de la transmissi­on entre un père est son fils, Tu seras

mon fils a pour cadre Clos Fourtet, grand cru classé de saint-émilion. Gilles Legrand, en 2011, filme le conflit mortel opposant un père et son fils. Effroyable, mais remarquabl­ement interprété par Niels Arestrup et Lorànt Deutsch. La transmissi­on d’un vignoble a toujours suscité l’intérêt des réalisateu­rs. Sauf pour l’un des meilleurs film ayant le vin pour vedette : Sideway d’Alexander Payne (2004), un road-movie dans la Napa Valley ou, sur fond d’amitié, les acteurs dégustent un Cheval-Blanc dans des verres en plastique… et décomplexe­nt le spectateur.

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