Cuisine et Vins de France - Hors-Série
Pays de Cocagne et de vins
POUR CE QUI EST DES VINS D’ÉLITE, LA PROVENCE N’EST PAS EN RESTE. CETTE RÉGION RÉPUTÉE POUR SES ROSÉS (89 % DES CUVÉES EN 2016) PRODUIT ÉGALEMENT DE TRÈS BONS ROUGES TROP MÉCONNUS ET, EN QUANTITÉS PLUS RÉDUITES, DES BLANCS QUI VALENT LE DÉTOUR DANS LES APPELLATIONS COMMUNALES DE BELLET, CASSIS ET BANDOL. DES CRUS AUTHENTIQUES QUI SAVENT, SELON LES TERROIRS, OFFRIR DES PERSONNALITÉS CONTRASTÉES, PARFOIS VIVES, SOUVENT PROFONDES ET TOUJOURS DÉLICIEUSES.
Davantage
que par le passé, la Provence a souffert de la sécheresse, et le manque d’eau a entraîné un stress hydrique dans les régions les plus sèches. Ainsi les vins issus de jeunes vignes, dont les racines ne plongent pas encore, ont-ils pâti de ralentissements de maturité. Les vignobles les plus froids et ceux qui profitent des embruns de la mer produiront des vins qui tiendront dans le temps, en rouge comme en rosé : nous pensons évidemment au bandol. Globalement, les rouges sont plus intéressants que les blancs. La sécheresse a eu pour conséquence majeure la baisse des rendements. Toutefois, les équilibres entre acidité et alcool sont meilleurs qu’en 2015, un constat qui se sent dès à présent dans les rosés, les premiers à être bus. La bonne maturité des grenache, cinsault et syrah a permis l’élaboration de rosés aromatiques grâce à la douceur de l’hiver. Les blancs 2016 sont à la fois fins et expressifs, marqués par des traditionnelles notes de fleurs blanches et d’agrumes. Mais c’est sur les rouges que le millésime se démarque. Les conditions climatiques ont permis des vendanges plus tardives, d’où une bonne maturité des tanins et des anthocyanes. À fort potentiel de garde, ce millésime entrera, en rouge, dans la lignée des très grands tels 2011 et 2015.