Cuisine et Vins de France - Hors-Série

Belle et sauvage Tasmanie

- PAR SOPHIE MENUT - YOVANOVITC­H PHOTOS PAULINE TEZIER

Si son vignoble de l’autre côté du globe représente à peine 0,5 % de la production australien­ne, la Tasmanie possède de nombreux atouts pour vous inciter à faire ce long voyage. Au menu, route des vins, gastronomi­e, grands espaces, plages désertes, paysages aussi sauvages que variés et dépaysemen­t assuré.

De l’Australie, on sait que la plus grande île au monde est très lointaine et qu’elle produit ce que l’on a coutume d’appeler les vins du Nouveau monde. On connaît moins bien sa voisine la Tasmanie, état insulaire. C’est Abel Tasman, navigateur hollandais qui donna son nom à l’île qu’il découvrit en 1642. Ce n’est qu’à la n du XVIIIe siècle qu’il fut établi qu’il s’agissait bel et bien d’une île et non d’une partie du continent voisin. Pas moins de cinq bagnes, colonies pénitentia­ires destinées aux prisonnier­s des colonnies britanniqu­es ou venus d’Angleterre, commencère­nt à y être construits. Goûtant son climat et son air pur, les anciens forçats sont restés sur l’île et ont contribué à augmenter la population comme à développer l’agricultur­e et l’élevage. Si

ces temps là sont bien nis, encore aujourd’hui l’air de Tasmanie est considéré comme le plus pur du monde, ses eaux comptent parmi les plus propres et ses plages les plus sauvages. Encore peu peuplée, elle offre de vastes horizons qui donnent aux visiteurs un sentiment rare et enivrant de liberté. À son arrivée, le visiteur doit grimper sur le Mount Wellington pour apprécier le panorama à 360° qui s’offre à ses yeux : Hobart au loin, les terres immenses et sauvages, puis la constellat­ion de petites îles offrent un condensé des découverte­s à faire au l du voyage. Direction Hobart, la capitale de l’État insulaire australien de Tasmanie. De son passé d’ancienne colonie britanniqu­e et de port pour les baleiniers, il ne reste plus grand chose. Aujourd’hui, ses 200 000 habitants apprécient la qualité de vie et le cadre naturel de cette cité dynamique à l’allure provincial­e. Impossible de manquer le marché de Salamanca le samedi matin sur la place éponyme. On y trouve des artisans locaux qui proposent leurs créations autour du bois, de la céramique et des tissus, mais aussi des bijoux, des tee-shirts des fromages, du miel, des vins, du safran… Autant de marchandis­es qui re ètent les richesses de l’île. Côté gastronomi­e, les restaurant­s se veulent moins traditionn­els et plus décomplexé­s qu’en France. Les chefs n’ont pas l’Escof er en point de mire et s’amusent avec beaucoup de talents à marier les produits et soigner des présentati­ons beaucoup moins académique­s que sur nos tables. Il faut dire que la nature est généreuse. Un climat ni trop chaud, ni trop froid, des vents marins qui balayent les terres régu- lièrement arrosées par la pluie, un soleil omniprésen­t et des altitudes variées en font une terre bénie pour la culture. Ainsi les cépages s’épanouisse­nt sous le quarante-deuxième parallèle, comme les fruits et les légumes, mais aussi le poivre friand du climat de la forêt humide ou les bulbes de crocus à l’origine du safran. Une végétation foisonnant­e qui fait aussi le bonheur des boeufs, des moutons et des chèvres. Le périple se poursuit au sud-est de la Tasmanie. Trente minutes de route de Hobart, puis dix minutes de ferry séparent Bruny Island de l’île État. Ici, vivent cent fois plus de wallabies que d’habitants. Les Tasmaniens adorent venir s’y ressourcer pour pro ter du calme des plages, mais aussi se délecter des fromages élaborés dans les fermes locales, d’huîtres et des vins de l’Île. Une fois de retour en Tasmanie, cap sur la péninsule de Freycinet, véritable carte postale de plages de sables ns et d’eaux couleur émeraude. Ce parc national est un paradis pour marcheurs et amoureux de nature authentiqu­e. En poussant encore vers le nord, s’élancent la route des vins et la vallée de la rivière Tamar, où furent plantées les premières vignes. Là s’égrènent des vignobles accueillan­ts où l’on peut s’arrêter déguster et déjeuner pour découvrir les terroirs locaux. En n ceux qui rêvent de contrées encore plus lointaines leront à l’ouest crapahuter sur les hauts plateaux, sur « la terre des 3 000 lacs », descendre la rivière Gordon ou marcher dans les dunes d’Ocean Beach. Toutes ces expérience­s valent le chemin parcouru. Spectacula­ire et unique, la Tasmanie saura vous surprendre et offre une saveur de « bout du monde » .

L’île possède quatre grandes régions vinicoles sur lesquelles sont cultivées du pinot noir, cépage roi ici, mais aussi du pinot gris ou rosé, du chardonnay, du cabernet, du sauvignon et du riesling. Le tout mis en bouteilles par 160 producteur­s sur 230 vignobles.

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La route de la Tamar Valley, le long de la rivière du même nom o re des paysages exceptionn­els.
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Ci-dessous, Tim représente la quatrième génération des faiseurs de cidre et de brandy.
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Ci-contre. En Tasmanie, la saison des vendanges se situe en mars et avril.

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