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Les colas version terroir

Portées par la vague du “fabriqué en France” et du local, les versions tricolores du célèbre soda américain sont à la mode.

Le premier des colas régionaux est né en 2002 au pays d’Astérix sous le nom de Breizh Cola. Ce qui avait l’allure d’un gag de potaches est devenu un vrai succès. La petite marque a trouvé la potion magique pour devenir n° 2 du rayon des colas en Bretagne, derrière l’impérial Coca-Cola, et depuis 2013, elle “s’exporte” même en Ile-de-France.

Vague rouge

Cette réussite a inspiré une trentaine de lancements. En mai dernier encore, la société des eaux minérales d’Ogeu lançait son Sowest Cola dans le Sud-Ouest. Ils sont parfois deux sur le créneau, comme à Paris où le ParisgoCola et le Paris Cola coexistent après s’être opposés en justice. Des brasseries comme la Brasserie Pietra (Corsica Cola) ou L’Atelier de la Bière (Berry Cola), des limonadiers comme la Maison Savouré (Beauce Cola) y voient une diversification. Si les colas régionaux amusent les touristes, ils cherchent surtout à faire vibrer notre patriotisme régional. “Nos consommateurs sont pro-bretons, ensuite ils sont conquis par le goût”, tempère Stéphane Kerdodé de Breizh Cola.

Le goût de la différence

Ces colas alternatifs ont fini par grignoter 1 % du juteux marché des colas selon le magazine Rayon Boissons. Mais à côté du menhir Breizh Cola, les autres marques restent plus confidentielles. “Le chauvinisme n’est pas aussi fort partout ou porté par un bassin de population aussi important qu’en Bretagne”, souligne Benoît Moreau de Rayon Boissons. Ainsi, même si Corsica Cola fait un carton en Corse, il ne peut peser nationalement. Reste que dans l’univers très mondialisé des sodas, l’humour des Fada Cola (Marseille), Breizh Cola et autres Meuh Cola (Normandie) apporte un vent de fraîcheur.

Le côté local peut influencer la recette : Montania Cola se parfume au génépi, Auvergnat Cola à la gentiane. Paris Cola affirme utiliser du sucre d’Ile-de-France, Elsass Cola du sucre et de l’eau de source d’Alsace. Loère Cola revendique 80 % d’ingrédients du Val de Loire. D’autres s’inscrivent dans une logique équitable, comme le Normand Meuh Cola ou le Breton Beuk Cola. Mais plusieurs marques sous-traitent la fabrication hors région. Ainsi Provença Cola est fait à Cholet et Paris Cola en Alsace. Une version plus “light”du local!