Beaux mariages
Cette grande appellation provençale décline ses nuances rouge, rosé et blanc sur les recettes de l’été et les tables toute l’année.
avec un bandol en trois couleurs pour trois recettes
Les vignobles provençaux produisent des légions de quilles de rosé. Sur des sols à tendance pourtant rouge, le vin rosé a pris la main. Bandol a cédé aussi, même si des vignerons consciencieux maintiennent le cap sur les rouges typés d’un raisin subtil et puissant : le mourvèdre qui, ramassé à la main, entre pour moitié dans la composition des rouges élevés 18 mois minimum.
LE CHARME DE L’INSOLENCE
Une côte de boeuf, des grillades et des volailles à condition d’être un peu travaillées avec épices, olives ou ail servent l’effronté gaillard dans ses jeunes années. Au bout de dix ans, son bouquet s’installe sur des nuances plus subtiles de cuir, de réglisse et d’épices douces. L’exotisme et les plats en sauce sont alors pour lui. L’agneau à chair plus grasse lui donne la réplique avec talent, quand bien même un tajine s’acoquine avec un rosé. Les cadors de la couleur rose, qui ne racontent pas de boniment aux touristes assoiffés de l’été, sont aussi faits pour la table. On leur présente alors dans l’assiette, à l’envi : viandes, poissons, légumes, salades, fromages. La complexité des bouquets et les matières sphériques en bouche doublées d’une ceinture de tanins doux et croquants donnent du relief aux recettes. Les saveurs épicées du mourvèdre et l’iode de la mer renforcent la nature frondeuse un rien canaille du rosé désaltérant. Enfin, le blanc est aussi très bien installé à Bandol, vivifié par la fraîcheur des embruns. Assemblé à partir de clairette, bourboulenc et ugni blanc en majorité, le bouquet méridional des bandols blancs séduit tout ce qui sort de la mer.