Le b.a-ba du vin
Le millésime 2016
Totalement inattendu et surtout impensable, vu les conditions climatiques du printemps dernier, le 2016 se présente séduisant, mûr et frais, qualité déterminante pour qualifier un millésime de grand.
C’est un millésime où il n’y a pas eu de mais…» Que l’on soit à Pomerol, Pessac, Saint-Émilion, Sauternes ou Margaux, les vignerons de Bordeaux ont la banane. Lors de la grand-messe d’avril, juste avant de fêter Pâques,lorsque les producteurs invitent à goûter leurs primeurs; sur les visages satisfaits se lisait la gloire du 2016,le miraculé… Les acteurs de la scène bordelaise souriaient-ils à la qualité exceptionnelle du vin ou à la promesse de plus-value juteuse d’un grand millésime bordelais? Les deux mon général, et cela sans compter sur la relative bonne santé du commerce bordelais. On se rirait, paraît-il, du Brexit, la France redemande de grandes étiquettes,
NewYork est à nouveau intéressé par les flacons d’exception ; et en plus, il y a toujours la Chine et son milliard et quelque de Chinois.
LE MIRACULÉ
Et pourtant,au vu du printemps calamiteux, qui aurait misé sur ce millésime? Le froid, le gel, la grêle et des épisodes catastrophiques çà et là dans les vignobles français : tout avait mal commencé.Avec un hiver trop pluvieux,les vignes étaient sous l’eau. Néanmoins il s’est arrêté de pleuvoir pile-poil la semaine où la vigne décidait de fleurir. Fin juin, le soleil revient pour tout l’été qui sera sec.Jusqu’aux vendanges hallucinantes dans les vignobles sous influences océanique et méridionale : le Sud-Ouest, le Roussillon, le Rhône Sud ont donné des vins de grande qualité. L’été indien a également sauvé la Bourgogne et l’Alsace continentale
qui,malgré la souffrance du printemps, s’est réveillée avec l’excellence d’un millésime de belle acidité. Pour la Champagne, c’est plus hétérogène et tous ne pensent pas faire un millésime.Moins chanceux,la Loire dévastée par le gel et une partie du Languedoc par la grêle,ont perdu gros et des plans solidarité ont été déclenchés. Mais là aussi,les vins sont mûrs,colorés et flamboyants ; les structures sont complexes et sensuelles avec de l’acidité et donc de la fraîcheur.
LE MEILLEUR MOMENT C’est le millésime le plus froid de ces 20 dernières années,avec d’excellents niveaux. L’automne, avec ses nuits fraîches,a permis un maintien de l’humidité au sein de raisins aux peaux résistantes, les vignerons ont ainsi pu composer leurs vins en ramassant, selon leur bon vouloir et non celui de la nature, les meilleurs raisins au meilleur moment. Enfin question acidité, c’est du jamais-vu, le meilleur pour donner des vins de garde.