DANS MON BAR
Sur les 250 exploitations cidricoles de Normandie, une trentaine seulement produisent des cidres d’appellation d’origine. Jouant sur la fraîcheur, le fruit et l’amertume de leurs nectars, les producteurs gagnent en finesse en respectant les méthodes tradi
Les cidres d’appellation. Les nectars les plus pétillants de Normandie
La récolte se fait entre octobre et novembre, les pommes sont pressées, avant que leur jus ne passe 4 à 5 mois en cuve pour la fermentation qui le transforme en liquide alcoolisé (entre 2° et 8°). S’ensuit une prise de mousse en bouteille naturelle, pour les deux appellations normandes que sont l’AOP Pays d’Auge et l’AOC Contentin : pendant deux mois supplémentaires, s’opère à l’intérieur des bouteilles un dégagement de CO2 naturel à l’origine des bulles. Les cidres plus ordinaires sont simplement gazéifiés.
Les deux terroirs normands reconnus
La volonté de créer une appellation d’origine entre dans une dynamique commune de valorisation du terroir et des méthodes de production traditionnelle. La première de la région, l’AOP Pays d’Auge, a été obtenue en 1996 et porte sur une sélection minutieuse de variétés locales (les pommes moulin-à-vent, domaines ou bisquet). Le relief vallonné et les sols peu profonds donnent des pommes concentrées en sucre, fournissant un cidre fruité, moelleux avec une légère amertume. À boire aussi bien à l’apéritif que sur des fromages normands tels que le camembert ou le pont-l’évêque, il relève aussi parfaitement la douceur des pâtes feuilletées (tarte aux pommes, galette des Rois…). À une centaine de kilomètres à l’ouest, les cidres Cotentin ont obtenu leur AOC (protection nationale) en 2016. Ils sont issus de variétés de pommes moins sucrées aux notes de beurre et d’herbes séchées (petit amer, taureau ou encore closette). Ces cidres sont plus corsés, avec une amertume prononcée et une belle fraîcheur. Boisson gastronomique plus que d’apéritif, ils se marient parfaitement sur de la viande rôtie, de la charcuterie, ainsi que des crustacés. L’affaire reste à suivre car deux autres demandes d’appellation sont en cours depuis une dizaine d’années pour mettre en avant la singularité du pays de Caux et de la région du Perche.