B.A.-BA DU VIN

Que boire avec un poulet rôti

Une ribambelle de vins ont le loisir de s’offrir un poulet que l’on marie à l’envi en rouge ou blanc. La cause est simple : nombre de Gallus domesticus sont issus de nos régions françaises, qui sont aussi fort prolixes en jus de la treille.

Commençons par l’un des poulets dont la fermeté de la chair n’a d’égal que son goût unique, nous parlons ici de celui de Bresse qui nous incline à verser dans le calice un blanc du Sud bourguignon, plus solaire que les blancs de la côte de Beaune. Se fondant mieux sur la chair d’un poulet rôti et croustillant, il vient de Pouilly-Fuissé, de Saint-Véran, du Mâconnais ou de la Côte chalonnaise. Pour les férus de l’accord en rouge, on glisse quelques kilomètres et parfois juste quelques mètres plus bas dans le Beaujolais où, pour le chic de l’accord, ce sera un saint-amour ou brouilly ; pour la tendresse, un juliénas ; pour la simplicité, un régnié ou un chiroubles.

Championne hexagonale de la production du volatile labélisé, la région Sud-Ouest est aussi celle du vin. Le Gers, l’Aveyron ou les Landes… le choix est vaste tant en IGP qu’en AOC : duras, pécharmant ou cahors pour le rouge, gaillac ou marcillac pour le blanc. Des vins d’un ou deux ans seront parfaits. Et si d’aventure il vous plaît de goûter de l’Histoire, associez donc un poulet rôti à la cuisse juteuse sur un vin moelleux, sauternes, loupiac ou sainte-croix-du-mont, comme c’était la coutume du dimanche midi après la messe chez les paysans du Bazadais. Et s’il vous prenait l’envie de sertir la bête d’une collerette d’ail en chemise, l’accord rendu encore plus voluptueux fera du liquoreux le héraut du mariage. Quoi que vous fassiez, prenez toujours le temps de choisir un blanc charnu ou un rouge tendre dont les tanins gourmands ne demanderont qu’à caresser la chair ferme du champion de la basse-cour. Car, au final, l’accord est celui du toucher : chair du poulet contre chair du vin.