Des productions à valeur ajoutée

Si le jardin vise l’autosuffisance, il s’agit surtout d’un lieu d’expérimentation. Joseph Chauffrey y teste de nombreux légumes, parfois simplement pour le plaisir de la découverte, quitte à ne pas les renouveler ensuite.

On est attiré par la réputation de certains légumes. C’est le cas, avec les choux vivaces. Le chou ‘Daubenton’, robuste plante en feuilles toute l’année, en est le meilleur exemple. Il a connu récemment un retour en grâce, à la faveur de la mode des légumes perpétuels et d’une forme à feuilles panachées, plus décorative que la variété classique vert clair. Mais dans un petit jardin, il n’est pas forcément à sa place.

Faire le tri

Joseph Chauffrey lui adresse trois reproches : son encombrement (près d’un mètre carré occupé par cette seule plante), sa sensibilité aux pucerons à certaines époques de l’année et, surtout, une période de récolte très limitée. S’il fait beaucoup de feuilles, le chou ‘Daubenton’ ne se consomme que lorsque celles-ci sont encore tendres, et cela ne dure que

quelques semaines dans l’année

(au mieux !). Comme le brocoli vivace, l’épinard vivace et quelques autres, il n’a pas démontré sa valeur ajoutée dans le jardin.

Des valeurs sûres

Au contraire, dans un si petit espace, Joseph Chauffrey se concentre sur les cultures méritantes pour les unes, très productives pour les autres ou tout simplement introuvables dans le commerce. La poire-melon, le maïs doux, les fruits pour petits jardins et autres insolites complètent les classiques du potager. C’est une autre contrainte que le jardinier permaculturel s’est en effet fixée : rechercher la quantité sans renoncer à la qualité. Encore une différence par rapport au potager traditionnel. La permaculture renouvelle décidément bien des aspects du jardin vivrier !