LES HEURES ET LES JOURS
LA FEMME EN QUESTION
Reléguée en coulisses, la femme du Moyen Âge ? Que non. Elle a un rôle clef dans la société et l’économie. Juridiquement, la femme jouit des mêmes droits qu’un homme, signe des contrats… tant que son époux, ou pour les veuves un fils majeur, n’est pas là. En leur présence, elle n’est plus rien. Sauf chez ceux qui n’ont pas le sou, le choix du mari revient aux parents, dès 12 ans.
SALAIRE : MOINS QU’UN HOMME Le monastère est son seul refuge si on menace ses droits, et son seul recours contre le mariage. L’éducation y est plus poussée que chez les hommes. Beaucoup d’abbesses, comme « la très sage Héloïse », furent de grande culture. Tous les métiers lui sont permis, sauf la prêtrise (depuis le ve siècle). Dans les champs elle moissonne comme un homme. Rien ne l’empêche d’être forgeronne ou tailleuse de pierre, mais elle exerce en général plutôt dans le commerce, les métiers de bouche, les étuves, la brasserie. Seule habilitée à la gynéco- logie, elle est sage-femme, barbière, chirurgienne ou miresse (médecin). Quand elle touche un salaire, c’est toujours moins qu’un homme. Au château, la Dame assure l’intendance et file la laine. Mais lorsque le seigneur est au loin, elle prend en charge toute l’administration du domaine, fut-il royal. Revers de la médaille : la femme reste impure et responsable du péché originel. L’épouse peut être répudiée si elle est stérile, et risque fort de mourir en couches si elle ne l’est pas. Enfin, l’église l’exclut au xiiie siècle de ses universités. |