OLIVIER DELÉPINE
ET SON CATHÉDRALOSCOPE
Architecte de métier, pédagogue de vocation, fin connaisseur du style gothique par passion, Olivier Delépine a créé le Cathédraloscope, voisin immédiat de la cathédrale de Dol-deBretagne. Un lieu de culture sans équivalent, où l’on s’amuse en apprenant.
C’est d’abord la volonté de rendre hommage aux bâtisseurs de cathédrales qui a amené l’architecte et enseignant, en 1995, à ouvrir ce musée d’un nouveau genre. « Ensemble, c’est tout un pan de notre culture qu’ils élevèrent. Au Cathédraloscope, il s’agit avant tout de montrer les petits secrets et les coulisses de la construction des cathédrales et faire en sorte qu’elles soient mieux comprises. Mais ce musée a également un rôle symbolique : celui de remettre en perspective notre passé, et de revaloriser les capacités de l’homme, qu’on sous-estime souvent aujourd’hui. » Et, au-delà de cette découverte, c’est aussi une part de lui-même que le visiteur du Cathédraloscope découvre. Olivier Delépine insiste : « Comprendre les cathédrales, c’est effectuer un retour à ses racines plus qu’à la culture, à une époque où le monde n’en finit pas de s’ouvrir et où l’on peut avoir besoin d’un socle. Les gens sont à la recherche de ce qu’ils sont. »
UN MUSÉE PAS COMME LES AUTRES
« Le Cathédraloscope se veut une balise, un repérage, une mise en lumière de valeurs universelles liées à l’audace, au courage et au bien-faire, qui ont animé les bâtisseurs de cathédrales », précise l'architecte. La visite des douze salles se déroule en quatre étapes logiques : après s’être immergé dans la loge
LES ENFANTS PLÉBISCITENT L’ATELIER DE FABRICATION DE GARGOUILLES OÙ ILS FONT DES ASSEMBLAGES DE TÊTES, DE CORPS ET DE QUEUES POUR CRÉER LEURS PROPRES CRÉATURES IMAGINAIRES !
d’un architecte, on partage le quotidien des compagnons afin de découvrir tous les principes de la construction d’une cathédrale gothique, et on finit par une initiation à la lecture des vitraux, une approche de leur symbolique. Au fur et à mesure qu’il progresse dans ce parcours, le visiteur constate que les cathédrales apparaissent comme bien plus que des lieux de culte ; il leur découvre des dimensions historique, technique, philosophique. Pourtant, ces prises de conscience s’effectuent sur un mode ludique. Par exemple, on se demande tous comment se construit une voûte. Même si on vous explique qu’une charpente en bois permet d’assembler les pierres qui ensuite se bloquent d’elles-mêmes, on reste dubitatif. Après avoir fait soi-même l’expérience sur un modèle réduit en bois, on reste tout simplement émerveillé par l’astuce de ceux qui, les premiers, y songèrent. On se laissera aussi prendre par la construction de charpentes ou la conception d’une cathédrale imaginaire. Les enfants plébiscitent quant à eux l’atelier de fabrication de gargouilles où ils font des assemblages de têtes, de corps et de queues pour créer leurs propres créa- tures imaginaires ! Et plus extraordinaires encore sont les ateliers de taille de pierre : là, on devient bâtisseur pour de vrai ! Enfin, le point clé de la visite du cathédraloscope est l’espace Belvédère, qui réunit un point de vue unique sur la cathédrale, et la projection d’un film 3D retraçant les différentes phases de sa construction. Ici, la notion de « réalité augmentée » prend tout son sens. Après cette expérience, on ne peut plus entrer dans une cathédrale sans s’interroger : comment fut- elle donc édifiée ?