Detours en France Hors-série

CLERMOND-FERRAND

Visible de loin avec ses deux flèches qui culminent à 108 mètres, Notre-dame-de-l’assomption, achevée par Viollet-le-duc au xixe siècle, se distingue par sa pierre de lave, typiquemen­t régionale, qui lui donne cette couleur noire si singulière.

- Office de tourisme de Clermont-ferrand, place de la Victoire, 63000 Clermont-ferrand. 04 73 98 65 00. www.clermontau­vergnetour­isme.com TEXTE DES OP HIEBOGROW

En 1248, l’évêque de Clermont, Hugues de la Tour, assiste aux côtés du roi saint Louis et de tous les grands du royaume à la consécra

tion de la Sainte-chapelle à Paris. Il est ébloui par tant d’audace architectu­rale… De retour en Auvergne, il trouve sa cathédrale romane bien fade. Dès lors, son voeu le plus cher est de trouver des fonds pour ériger, à la place, une grande cathédrale moderne dans le style gothique rayonnant des édifices d’île-de-france, tout en affirmant le pouvoir épiscopal sur la Ville. Les travaux sont confiés à Jean Deschamps, un architecte qui a vraisembla­blement travaillé sur les cathédrale­s de Narbonne et de Limoges. Choeur, transept, portails nord et sud... l’édifice s’élève peu à peu, au rythme des architecte­s successifs. Les travaux ne sont pas terminés quand saint Louis y fait célébrer le somptueux mariage de son fils Philippe avec Isabelle d’aragon en 1262. Au milieu du xive siècle, en pleine guerre de Cent Ans, le chantier est interrompu. Au xve siècle, catastroph­e ! La cathédrale est endommagée, par trois fois, par des tremblemen­ts de terre.

UNE PERSONNALI­TÉ VOLCANIQUE

Enfin, de 1864 à 1884, à la demande de Napoléon III, Viollet-le-duc et son élève Anatole de Baudot achèvent le sanctuaire. « L’architecte termine l’édifice en construisa­nt les trois travées ouest, le grand portail et les hautes flèches, détaille Isabelle Carreau, directrice adjointe de l’office

de tourisme. De l’extérieur, personne ne peut vraiment voir qu’elle a été achevée au xixe siècle, elle est en parfaite unité car Viollet-le-duc a repris les choix de ses prédécesse­urs, avec un style gothique rayonnant et surtout, la même pierre. » Car, ce qui fait l’originalit­é de Notre-dame-de-l’assomption, c’est bien son matériau de constructi­on : la pierre volcanique de Volvic, « une pierre très robuste et résistante qui permit d’élever des piliers d’une grande finesse, d’une grande sveltesse, donnant cette impression de légèreté à l’édifice. » Cette teinte a pourtant bien souvent donné mau

vaise réputation à la cathédrale. « Cette qualité de couleur exceptionn­elle, gris anthracite, est loin d’être triste : il faut voir comme elle permet de faire ressortir merveilleu­sement les vitraux ! »

AU MILIEU DU XIVE SIÈCLE, EN PLEINE GUERRE DE CENT ANS, LE CHANTIER EST INTERROMPU. PUIS, AU XVE SIÈCLE, CATASTROPH­E ! LA CATHÉDRALE EST ENDOMMAGÉE, PAR TROIS FOIS, PAR DES TREMBLEMEN­TS DE TERRE.

 ??  ?? Notre-dame de l’assomption, la « dame en noir » clermontoi­se, a connu trois chantiers, trois équipes, trois périodes : Hugues de La Tour ( xiiie-xive siècles) ; Pierre de Cébazat ( xive siècle) et Viollet- le- Duc ( xixe siècle).
Notre-dame de l’assomption, la « dame en noir » clermontoi­se, a connu trois chantiers, trois équipes, trois périodes : Hugues de La Tour ( xiiie-xive siècles) ; Pierre de Cébazat ( xive siècle) et Viollet- le- Duc ( xixe siècle).
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