LES SYMBOLES
LA COQUILLE
LE BOURDON ET LA BESACE
LA CRÉANCIALE ET LA COMPOSTELA
LA COQUILLE
S'il ne devait y avoir qu'un emblème du pèlerinage, ce serait elle. La plage de Padrón, en Galice, sur laquelle le corps de saint Jacques aurait échoué en l'an 44, était au Moyen Âge l’une des rares où l’on trouvait de telles coquilles. Les jacquets les ramassaient sur le sable et avaient coutume de les coudre sur leur chapeau, à l’heure du retour, en signe d’accomplissement.
Le succès de cette coquille, vite adoptée par les pèlerins, fut si important qu’elle est devenue le signe de reconnaissance des marcheurs de Compostelle. Au xviie siècle, le coquillage lui-même ne fut plus connu que sous le nom de coquille Saint-Jacques. Aujourd’hui encore, sur les chemins de Compostelle, les marcheurs l'accrochent à leur sac à dos. Selon certains, ce coquillage à deux valves, comme une main ouverte, est le symbole des bonnes oeuvres. Une légende, parmi bien d’autres, raconte qu’un chevalier, sur les côtes de Galice, fut emporté par son cheval dans la mer. Sur le point de se noyer, il vit saint Jacques en songe et le supplia de venir à son aide. Grâce à l’Apôtre, il put revenir jusqu’à la plage: il était couvert de coquilles.
LE BOURDON ET LA BESACE
Ces deux attributs du pèlerin, dès le Moyen Âge, étaient bénits avant le grand départ. Le bourdon – le bâton du pèlerin – était à l’origine plus petit que le marcheur. Il deviendra ensuite, selon les représentations que l’on connaît, plus grand que lui, et avec deux pommeaux. Il devait servir de « troisième pied », mais aussi défendre le pèlerin contre les animaux, loups et chiens essentiellement. La calebasse, une sorte de gourde, peut être accrochée au bourdon. La besace, souvent en peau de bête, contient la nourriture du marcheur. Communément, elle est représentée ouverte, pour donner et pour recevoir. Selon les époques, le pèlerin apparaît vêtu d’une cotte et d’un surcot, peu à peu remplacés par la pèlerine, une longue cape à capuche, qui couvre les mollets. Il est aussi fréquemment figuré coiffé d’un chapeau de feutre à large bord.
LA CRÉANCIALE ET LA COMPOSTELA
La créanciale est une longue fiche que l’on déplie et sur laquelle on fait apposer, à chaque arrivée d’étape, un tampon avec la date et le lieu de la halte. Les gîtes, les paroisses et certains commerces sur le Chemin disposent d’un tampon personnalisé, généralement assez esthétique. La créanciale, bien évidemment, est facultative, mais fortement recommandée car des lieux d’hébergement sur le Chemin l’exigent, surtout en Espagne. Pour l’obtenir, il faut contacter, avant le départ, les associations jacquaires. La Compostela est la récompense: ce « diplôme » rédigé en latin atteste en effet que le marcheur a parcouru au moins les cent derniers kilomètres à pied. Ce certificat officiel est remis au pèlerin à l’Oficina de Acogida al Peregrino (Bureau du pèlerinage), situé au numéro 33 de la rúa Carretas, à Saint-Jacquesde-Compostelle. Deux Compostelas sont proposées selon les motivations des marcheurs: l’une est spirituelle, l’autre touristique. On ne sait pas exactement à quand remonte cette coutume de la remise d'un certificat. Certains supposent qu’elle daterait du temps où les condamnés au pèlerinage devaient rapporter la preuve de la réalisation de leur peine.
Pour en savoir plus :
Guide spirituel des Chemins de Saint-Jacques, sous la direction de Gaële de La Brosse. Éditions Presses de la Renaissance, 2014.