CABO FISTERRA
AU BOUT DU CHEMIN
Pour nombre de pèlerins, l'arrivée à Saint-Jacques-deCompostelle ne signifie en rien la fin de l'histoire. De la place de l’Obradoiro, le Chemin continue et rejoint Cabo Fisterra (le « cap Finisterre »), un bout de terre à l'extrême de l’Occident. Les plus courageux d'entre eux vont encore parcourir 80 kilomètres à pied, en trois jours. Ils empruntent la route accidentée, et souvent bitumée, qui passe par Negreira, Olveiroa, Cee et aboutit donc à Cabo Fisterra.
Cabo Fisterra, merveilleuse cité, vit autour de son important port de pêche. Il fait toujours bon se balader sur les quais, jalonnés de restaurants de fruits de la mer. Les pèlerins se rendent à l’église romane de Santa María das Areas, construite au xiie siècle. Elle conserve en son sein un superbe Cristo da Barba Dourada (« Christ à la barbe dorée »), aux innombrables légendes. La statue est d'un grand réalisme : le Christ sculpté sur bois est habillé d'une peau de bélier, la tête recouverte de cheveux naturels. Ses ongles mêmes seraient d'origine humaine!
Le but – et le coeur de la région – est sans conteste le cap, 4 kilomètres plus loin, cet autre Finis Terrae, dominé par son phare. Un lieu ouvert sur l'immensité de l'Océan. Falaises, vagues hautes, vent permanent…, le tableau est grandiose. Jadis, les pèlerins, qui pour beaucoup n’avaient jamais vu la mer, brûlaient leurs vêtements et se jetaient dans l'eau. Puis ils ramassaient une coquille et la cousaient sur leur chapeau. Leur pèlerinage était accompli, il était temps pour eux de s’en retourner.