Le(s) scénario(s) d’un climat en crise
Les glaciers abritent près de 70 % de la ressource en eau de la planète. Depuis 1850, les glaciers alpins ont perdu un tiers de leur surface. Le rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) de 2013 envisageait dans un scénario médian une hausse moyenne de la température de 2 °C d’ici à la fin du siècle, soit + 4 °C pour les territoires alpins. « Le réchauffement climatique va deux à trois fois plus vite en montagne », précise Ludovic Ravanel, directeur de recherche pour Edytem. La fonte des glaces libère la roche et augmente l’absorption par la Terre des rayons du soleil.
Aujourd’hui, le rapport du Giec de 2023 indique que les promesses des États
(qui ne sont pas encore tenues) nous conduisent vers un réchauffement de
2,7 °C. L’hypothèse la plus inquiétante évoque une hausse des températures de 4 à 5 °C. Pour la montagne, cela veut dire + 8 à 10 °C d’ici à la fin du siècle. « C’est juste hallucinant ! L’état du massif en 2100, j’ai du mal à l’envisager. On voit bien qu’à chaque rapport, la situation est plus inquiétante que ce que les climatologues avaient annoncé. Ce qui va se passer est plus grave encore que ce qu’euxmêmes envisagent », s’alarme Ludovic Ravanel.
En 2100, jusqu’à 95 % des surfaces glaciaires devraient être perdues. Le massif du Mont-Blanc résistera, mais avec des petits glaciers au pied des grandes parois. Le retrait du permafrost entraînera également l’écroulement de certaines parois, faisant muter – voire disparaître – plusieurs sommets…