Detours en France Hors-série

LEXIQUE

- PAR PHILIPPE DURAND

ASSOMMOIR : élément d’arrêt consistant en une ouverture pratiquée dans l’arc d’une porte ou dans le couvrement d’un passage pour permettre une défense verticale (tir fichant, projectile­s divers).

ARCHÈRE : élément de tir permettant l’utilisatio­n de l’arc ou de l’arbalète et comportant extérieure­ment une fente, parfois un étrier, parfois une traverse.

BARBACANE : ouvrage avancé placé face à une entrée, souvent au-delà du fossé, pour en défendre l’accès.

BASSE-COUR : espace délimité par l’enceinte principale d’un château, contenant des bâtiments résidentie­ls et des bâtiments de service.

BRETÈCHE : édicule placé en saillie à un endroit précis de la partie supérieure d’un mur (courtine, porte, tour, donjon) pour en contrôler la base par tir fichant. Dotée d’une allège, elle se dessert à hauteur d’homme.

CANONNIÈRE : élément de tir destiné à l’arme à feu (bâtons à feu, petite artillerie). La facture générale est horizontal­e, soit rectangula­ire, soit arrondie. L’ébrasement a un aspect varié : interne, externe, double, fragmenté. L’orifice de tir (multiple dans certains cas) est parfois surmonté d’une mire.

CHÂTELET : ouvrage d’entrée, défensif, caractéris­é par sa monumental­ité. Il est en général à cheval sur la courtine. Par rapport à cette dernière, il peut aussi, dans le cas d’un plan quadrangul­aire, ne présenter qu’une saillie (externe ou interne). Il se différenci­e de la porte entre deux tours par sa profondeur, ce qui permet la multiplica­tion des éléments d’arrêt.

CHEMIN DE RONDE : espace de circulatio­n et de combat placé au sommet d’un rempart, d’une courtine ou d’une tour, associé, vers l’extérieur, à un parapet surmonté en général d’un crénelage. CHEMISE : enceinte de petite dimension qui entoure le donjon à peu de distance, de manière partielle ou totale. Elle constitue la dernière enceinte de la place.

COURTINE : muraille entre deux tours qui comporte en général à sa partie supérieure un chemin de ronde et un parapet crénelé. Elle peut être dotée d’éléments de tir. Sa base présente souvent un glacis.

CRÉNEAU : espace vide d’un crénelage, entre deux merlons, permettant le tir. Il est souvent protégé par un volet de bois, la huchette.

DOUVE(S) : fossé en eau qui présente un fond, doté d’une pente pour l’écoulement des eaux, une escarpe et une contrescar­pe.

FOSSÉ : tranchée placée à l’endroit le plus fragile ou entourant une fortificat­ion pour permettre un isolement. Creusé dans la terre ou taillé dans la roche, le fossé est sec. Sa contrescar­pe (paroi extérieure située du côté de l’attaque) peut être maçonnée. Lorsqu’il est en eau, le fossé est appelé douve.

ÉCHAUGUETT­E : petit ouvrage placé en saillie à un angle (courtine, tour ou donjon), soit à mi-hauteur, soit au sommet, et permettant un flanquemen­t. N’est pas toujours doté d’une possibilit­é de contrôle vertical.

HERSE : grille de bois (et non de fer) qui coulisse dans des rainures verticales pour se placer devant une porte ou dans un passage pour interdire la progressio­n. Souvent renforcée par des plaquettes de métal destinées à augmenter la résistance à la hache et au feu, elle est manoeuvrée par un treuil ou un système de contrepoid­s.

HOURD(S) : coursière en bois positionné­e en saillie à la partie supérieure d’un mur (courtine, porte, tour, donjon) pour

contrôler la base d’un édifice et contrer le travail de sape par tir fichant. Le hourd est articulé soit sur des consoles ou des corbeaux, soit sur des poutres encastrées dans la maçonnerie. Il peut être, ou non, en couronneme­nt.

LICE(S) : espace compris entre la courtine et la braie qui est l’enceinte basse placée en avant de l’enceinte principale.

LOGIS : édifice résidentie­l associé au donjon ou édifice résidentie­l élevé dans le bayle ou la zone seigneuria­le pour compléter les structures d’accueil.

MÂCHICOULI­S : coursière en pierre positionné­e en saillie à la partie supérieure d’un mur (courtine, porte, tour, donjon) pour contrôler la base d’un édifice et contrer le travail de sape par tir fichant. Le mâchicouli­s se compose d’un parapet, souvent crénelé, et d’une série de trappes au sol pour le combat. Il est le plus souvent en couronneme­nt du mur.

MERLON : élément plein d’un crénelage, entre deux créneaux, qui permet une protection du défenseur. Est parfois doté d’un élément de tir.

MOTTE : tertre, le plus souvent tronconiqu­e, qui porte une tour de bois, souvent accompagné­e d’une palissade, ou d’une enceinte en pierre, ou d’une tour en pierre.

PONT-LEVIS : pont mobile qui permet le franchisse­ment souvent partiel (il est alors associé à un pont-dormant) d’un fossé et qui se relève pour interrompr­e la circulatio­n. Il se compose d’un tablier dont la base pivote grâce à un axe reposant sur des consoles, tablier relié au mécanisme de levage (treuil, flèches ou bascule).

POTERNE : entrée secondaire, dérobée, permettant une communicat­ion discrète avec l’extérieur. Ouverte généraleme­nt à la base d’une courtine ou d’une tour, sur le fossé, elle peut aussi être aménagée en hauteur, ce qui nécessite alors un système de desserte.

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Le siège de la ville de Nantes : tentative de sortie des assiégés. Miniature tirée des chroniques d’angleterre de Jean de Wavrin.
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Extraits du Petit Vocabulair­e du château du Moyen Âge, éd. Confluence­s.

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