LA BOURGEOISIE CITADINE ET LE POUVOIR ROYAL ONT PRIS UNE PART ACTIVE DANS LE FINANCEMENT DES CHANTIERS COLOSSAUX
« Il est normal que les gens aisés, ceux qui gagnent beaucoup d’argent, investissent dans la pierre : ils font un pari sur la cathédrale, détaille Alain Erlande- Brandenburg. En revanche, le pouvoir royal, du moins en France, n’intervient généralement pas dans la décision de la construction, estimant que ce n’est pas son rôle, ni financièrement dans l’édification des cathédrales. Pour Notre- Dame de Paris, par exemple, je n’ai pas trouvé de traces d’argent royal – ou alors des dons seulement secondaires. À Senlis, le roi finançait deux lampes qui brûlaient dans la journée… Le roi ne veut pas banaliser son choix : il préfère donner de l’argent à une abbaye cistercienne, dont il peut maîtriser le destin, plutôt qu’à une cathédrale, dont l’investissement est très lourd. » « Les cathédrales sont financées le plus souvent par le clergé sur ses fonds propres, résume Mathieu Lours, mais il y a des offrandes, des donations extraordinaires sur certains chantiers. Sachant que le roi est chanoine d’honneur de certaines cathédrales, cela crée quelquefois un lien avec tel ou tel édifice. »