Detours en France

GILDAS LE MINOR, TEXTILE MAJEUR

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Enfant, sans le faire exprès, il bousculait les piles de poupées entassées dans l’atelier. En 1980, il a vécu l’occupation de l’usine familiale par les ouvriers. Et il y a quinze ans, il a lancé son activité de broderie sur coussins… Autant dire que Gildas Le Minor a traversé toutes les épreuves de la société d’habillage de poupées, créée par sa grand-mère en 1936 dans le moulin familial, sur la rivière de Pont-l’abbé. Présentées à l’exposition universell­e de Paris en 1937, les figurines font un tabac. Colette et Eisenhower en achètent. Mais la guerre arrive et stoppe la livraison des poupées venues d’allemagne et d’alsace, le celluloïd se faisant rare. Le Minor se reconverti­t dans la broderie de linge de table, puis de vêtements traditionn­els, jusqu’à lancer sa propre ligne de vareuses et de cabans. « Dans les années 1970, nous avons fait travailler jusqu’à 500 salariés », se souvient Gildas Le Minor, chemise blanche et pantalon de velours côtelé. Lui est arrivé dans l’entreprise à 27 ans, juste avant… la fermeture des ateliers, en 1980, due à l’arrivée sur le marché de nouveaux tissus moins onéreux. Fin de l’histoire ? Non, car Le Minor a conservé le magasin historique du moulin. « Avec quelques machines, j’ai relancé la broderie de linge de table et de tapisserie­s. » Sept personnes enjolivent aujourd’hui nappes et serviettes, dont la fabricatio­n est sous-traitée. Sur la façade de la boutique, l’enseigne Le Minor est taillée dans le granit, preuve tangible de la résistance de la marque.

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