LA « CHAPELLE SIXTINE DE LA PRÉHISTOIRE », EN BREF
Malgré sa renommée, Lascaux, découverte par quatre adolescents le 12 septembre 1940, est une grotte assez petite. Elle se déploie sur 200 mètres, présentant une succession de salles plus ou moins circulaires, reliées par des galeries couloirs. Située sur une colline calcaire à un kilomètre au sud du bourg de Montignac, la cavité se distingue par l’incroyable densité des oeuvres – parfois monumentales – qui l’ornent, et surtout par leur qualité et leur réalisme esthétique. On y a dénombré quelque 1 600 représentations datant d’il y a environ 18 000 ans (entre le Solutréen et le Magdalénien), dont 915 figures animales et 434 signes. Ouverte au public dès 1948, elle est fermée, sur décision du ministre de la Culture André Malraux, en 1963. La très forte croissance de gaz carbonique accumulé par les visiteurs qui se pressent dans un très faible volume (1 500 m3), ainsi que les aménagements effectués, ont bouleversé l’équilibre environnemental de la grotte : accélération de la formation de calcite sur les parois (la « maladie blanche ») et prolifération d’algues vertes. Seuls les scientifiques, les conservateurs et les chercheurs y ont depuis un relatif accès. Dans les années 2000, ce sont des taches blanches puis des taches noires (des champignons) qui apparaissent. Depuis 2010, un conseil scientifique international de la grotte de Lascaux, présidé par Yves Coppens, veille sur la grotte. Ses membres la jugent aujourd’hui en « bonne santé ».