PORT-RACINE, LE PORT DE POCHE
Venant du port de Goury, le sentier des douaniers ondule en creux et bosses en surplombant le flot. Au revers d’une petite colline surgit un port de poche : Port-racine, fier de ses « seulement » 800 m2 de superficie, autoproclamé, « plus petit port de France ». On doit sa création, au début du xixe siècle, à François-médard Racine (1774-1817). Ce capitaine corsaire, qui fait la « course » à bord de l’anarcharsis, puis de l’embuscade, un lougre de 11 mètres, a besoin d’un havre sûr. Bien à l’abri des vents dominants et proches de la route des îles Anglo-normandes et de l’angleterre, le bateau pouvait promptement passer à l’offensive. Le marin ne dédaigne pas non plus de carguer ses grands-voiles pour des faits de contrebande, via les Écréhou, Sercq, Aurigny, Guernesey ou Jersey. Ce havre, le marin va le choisir dans l’anse Saint-martin. Un mouillage discret, protégé par une jetée en pierres sèches. Aujourd’hui, Port-racine accueille une vingtaine de bateaux de « pecqueux » et de plaisanciers, amarrés de manière atypique par un curieux maillage de cordages suspendus. Une passe de 11 mètres permet d’accéder au port qui se retrouve à sec à marée basse.