QUAND LE MONT DEVIENT UNE ÎLE
Les travaux gigantesques menés pour rendre son caractère insulaire au Montsaint-michel portent leurs fruits ! À son extrémité, la digue se transforme en passerelle, de telle sorte qu’aux grandes marées d’au moins 110 de coefficient, le Mont se trouve bel et bien entouré par les flots. Par ailleurs, un barrage doté de vannes barre désormais le Couesnon, retenant ainsi d’importantes quantités d’eau. À basse mer, les vannes s’ouvrent et le lâcher d’eau emporte les vases et sédiments accumulés au pied du Mont. partant du Grouin-du-sud, soleil dans le dos, la vue sur le Mont est tout simplement somptueuse. Départ du bec d’andaine donc, dans l’obligatoire compagnie d’un guide. Pourquoi obligatoire ? Face à la flèche de l’abbaye qui pointe à l’horizon, de l’autre côté de l’immensité des grèves laissées à sec par la marée, on peut se demander où est le risque de se perdre. Une fois en route, il ne tardera pas à apparaître clairement, et on découvrira que les dangers attribués à la baie n’ont rien d’une légende.
AU BEAU MILIEU DE NULLE PART
Au début, on va très vite, on marche pieds nus sur la vase dure, le cap sur Tombelaine. Au bout d’un quart d’heure, en se retournant pour apprécier la distance parcourue, quelle n’est pas la surprise de se découvrir déjà, comme disent les Anglais, « au beau milieu de nulle part » ? S’il fallait revenir au point de départ, saurait-on se diriger sur cette côte basse ? L’aventure commence ! Et le rocher de Tombelaine grandit à vue d’oeil, on en distingue vite tous les détails de la végétation et ce qu’on a lu à son sujet revient à l’esprit, accentuant la hâte de s’y trouver : un sanctuaire de Bélénos, le dieu gaulois ? et qui était cet ermite qui y vécut dans les années 1900 en se faisant appeler marquis de Tombelaine ?