Detours en France

CHAUSEY, ARCHIPEL OU CONTINENT ?

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ntre les courbes harmonieus­es de sa coque, l’élégance de son gréement et les reflets de ses vernis, le trois-mâts goélette Marité déploie toutes les séductions. On peut y ajouter qu’un bateau de 35 mètres à la coque – et 47 si on prend en compte le mât de beaupré – ne peut que rassurer toutes celles et ceux qui n’ont jamais encore osé embarquer sur un voilier. Or, sur un vrai navire comme sur un plus petit bateau, naviguer à la voile est l’occasion d’expériment­er des sensations physiques inédites. Mais déjà tout commence par les manoeuvres de mise à la voile, lorsque les passagers sont invités, s’ils le désirent, à haler sur les drisses et les écoutes. La moindre manoeuvre exige Les guides touristiqu­es l’affirment : l’archipel de Chausey compte 52 îles à marée haute et 365 lorsque la mer est basse. Certains ajoutent même qu’on arrive à 366 les années bissextile­s, car là où les marées se trouvent être les plus fortes au monde (jusqu’à 10 mètres), rien n’est impossible. Mais certains voient la chose autrement. Si à grande marée haute, on dénombre bien autant d’îles que de semaines dans l’année, c’est en revanche un continent entier que révèlent les marées basses ! que plusieurs forces s’unissent. Et pour faire connaissan­ce avec ses compagnons de bord, rien ne vaut tant que de se suspendre en grappe humaine à une drisse de mât ou une drisse de pic et de voir monter dans le ciel la toile blanche. Tel est le prélude au grand moment où le moteur qui a permis de sortir du port de Granville est stoppé. Au toum-toum-toum succède le silence puis un bref claquement de voiles interrompu après un grincement de poulies. Alors le Marité prend son essor et on sent la force du vent qui, née dans la voile, se transmet à la coque par le haubanage, et à l’équipage par le pont. On a l’impression de se trouver soi-même emporté par la puissance éolienne : le moment est magique, irremplaça­ble.

DE TERRE-NEUVE AUX ÎLES FÉROÉ

Nous voici en route. Et puisqu’il n’y a plus à manoeuvrer, l’équipage se fait un plaisir d’évoquer son navire. C’est en 1924 que ce trois-mâts goélette appareilla de Fécamp pour sa première campagne morutière sur les bancs de Terre-neuve. S’il se montra bon pêcheur, le Marité n’effectua que six campagnes, car déjà sonnait l’heure des chalutiers. Mais à chaque fois, quelle aventure pour son équipage ! Car le poisson n’était pas pêché depuis le navire lui-même, mais au moyen de lignes de fond

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 ??  ?? Le Marité va bientôt aborder les rivages des îles Chausey, la prudence est de mise car les récifs sont nombreux.
Le Marité va bientôt aborder les rivages des îles Chausey, la prudence est de mise car les récifs sont nombreux.

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