Detours en France

CHERBOURGE­N-COTENTIN

CHANTIER NAVAL CAPITAL, CITÉ DE LA MER DE CARACTÈRE

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Niché dans un creux de la face nord du Cotentin, face à l’angleterre, Cherbourg est le port central de la Manche. L’arsenal livrant à la Marine des sous-marins ultra-secrets ; l’ancienne gare maritime transatlan­tique aujourd’hui aménagée en Cité de la Mer ; les ports de pêche et de plaisance y entretienn­ent la culture maritime qui caractéris­e les portes du grand large.

C’est une bien curieuse expérience que d’approcher un grand port maritime en négociant une série de virages en épingle à cheveu, comme lorsqu’on gravit une montagne pour franchir un col. Mais le fort du Roule, qui domine le fond du port de 112 mètres, offre le point de vue indispensa­ble pour comprendre le port de Cherbourg, dont l’histoire relève d’un long défi entre la mer et les hommes. Jusqu’au règne de Louis XIV, Cherbourg n’est pas même un port, mais un simple mouillage formé par l’estuaire de la Divette, dont le cours canalisé passe au pied du Roule.

LA MANCHE SOUS CONTRÔLE

En cette époque où la France entre dans une série de conflits avec l’angleterre, qui ne s’achèvera qu’avec la chute du Premier Empire, Vauban s’intéresse à Cherbourg pour deux raisons. Il y voit la tête de pont qu’un ennemi pouvait y établir, mais aussi le port de guerre qui permettrai­t à la marine française de contrôler toute la Manche. Mais ce point de vue va à l’encontre des idées de Colbert qui, s’agissant des risques de débarqueme­nt anglais et du contrôle des flottes adverses, ne voit que Dunkerque. Ce différend stratégiqu­e ne va pas sans rappeler la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Alliés choisiront de débarquer sur les côtes du Calvados et de s’emparer du Cotentin, tête de pont idéale, dotée du grand port indispensa­ble pour apporter la logistique d’une armée d’invasion. Cela valut à Cherbourg de subir une bataille terrible. En effet, Hitler était persuadé que l’assaut allié ne pouvait s’effectuer que dans le Pas-de-calais et que le débarqueme­nt du 6 juin 1944 n’était qu’une simple manoeuvre de diversion. Ce qui révèle que les erreurs d’appréciati­on stratégiqu­es se répètent… C’est seulement sous Louis XVI

 ??  ?? « Qui tient le Roule tient Cherbourg », cet adage date de l’époque de Louis XIV. Le fort n’a cependant pas eu de rôle déterminan­t face aux Allemands en 1940. Ici, vue sur la ville de Cherbourg-en-cotentin depuis le fort.
« Qui tient le Roule tient Cherbourg », cet adage date de l’époque de Louis XIV. Le fort n’a cependant pas eu de rôle déterminan­t face aux Allemands en 1940. Ici, vue sur la ville de Cherbourg-en-cotentin depuis le fort.

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