Detours en France

LE DÉSASTRE DE LA HOUGUE

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CPendant la guerre de la Ligue d'augsbourg, entre le 29 mai et le 3 juin 1692, a lieu la bataille de la Hougue. Après avoir affronté une escadre anglaise de 86 vaisseaux, les 44 bâtiments de l’escadre de Tourville, pour la plupart endommagés, cherchent à se replier sur Brest, puisque Cherbourg n’est pas encore un port de guerre. Mais le courant de marée permet à seulement une partie d’entre eux de franchir le Cotentin. Les autres sont refoulés et douze s’échouent en rade de la Hougue : ils seront incendiés par la flotte ennemie.

omme l’histoire est curieuseme­nt faite… Le grand port militaire de Cherbourg, derrière ses digues, aurait pu ne jamais exister ; et ceci au profit de la rade de la Hougue. Sous Louis XIV, lorsqu’il apparut capital pour le royaume de posséder un important port de guerre pour contrôler la Manche, trois sites se trouvèrent en concurrenc­e : Dunkerque, la Hougue et Cherbourg. Situés à égale distance de la pointe de Bretagne et du pas de Calais, les ports du Cotentin l’emportèren­t en toute logique. Mais des raisons de basse politique expliquent pourquoi on préféra effectuer des travaux pharaoniqu­es à Cherbourg, plutôt que de profiter de l’abri naturel offert par la rade de la Hougue. Travaux si lourds et si complexes que le port de Cherbourg ne fut opérationn­el que sous Louis XVI, tandis que le terrible revers connu par la flotte française devant la Hougue en 1692 amena Vauban à concevoir de fortes défenses qui aujourd’hui, méritent absolument la visite.

À PIED JUSQU’À TATIHOU

Depuis le port de pêche et de plaisance de Saintvaast-la-hougue, on se rendra d’abord au fort de la Hougue, dont la haute tour domine le littoral très bas. Ne serait-ce que pour la balade – idéale à pied ou à vélo aux heures de pleine mer – le long de cette petite route qui file entre le marais et la mer pour aboutir à ce fort dont les batteries basses tiraient au ras des flots pour percer les coques, les meurtrière­s ménagées dans les parties hautes permettant d’entretenir un feu de mousqueter­ie nourri contre les gréements et les ponts. Des chemins de ronde, on notera aussi, au loin dans le sud-est, les malheureus­ement inaccessib­les îles Saint-marcouf, où Vauban avait aussi installé de puissantes batteries. Plus passionnan­te encore est l’île de Tatihou, située juste en face du port de Saint-vaast-la-hougue et accessible à pied en profitant de la marée basse pour traverser les immensités de parcs à huîtres, ou en bateau aux heures de pleine mer. À Tatihou, les uns rêveront

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En 1946, un centre de rééducatio­n s’ouvre sur l’île de Tatihou. Il devait aider à la réinsertio­n de jeunes par un niveau scolaire suffisant. Vue sur Saint-vaast-lahougue depuis la tour Vauban, sur l’île Tatihou.

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