MARCEL BASCOULARD, DESSINATEUR À LA MARGE
Longtemps, les Berruyers l’ont gentiment brocardé pour sa marginalité. Mais tous, à un moment ou un autre, ont reconnu son immense talent de dessinateur de rue, témoin de l’évolution urbaine de Bourges dans les années 1950-1970. Brisé dès l’enfance par un drame familial, l’assassinat de son père par sa mère, il choisit la rue et ne la quittera plus. Autodidacte, il dessine d’un trait fin noir et blanc les monuments, les rues, l’architecture médiévale de Bourges. « Il a aussi fait de l’art abstrait et de la cartographie, montant à Paris pour vendre ses cartes de géographie », aime à rappeler Christophe Gratias, responsable du service des publics des musées de Bourges. Sa renommée éclot à l’heure de sa mort, résultat d’un fait divers tragique : il est assassiné lui aussi, en 1978, par un marginal, à 64 ans. Aujourd’hui, son buste trône sur une place de l’ancien quartier Avaricum, où il vivait dans un taudis.
sculptés, d’autant plus impressionnants que le recul depuis l’étroit parvis est faible. Dans la nef centrale lumineuse, élevée sur trois niveaux, le jubé a disparu (ses restes sont exposés dans l’église basse) mais pas les vitraux du xiie au xvie siècle, dont l’iconographie mélange des scènes de l’ancien et du Nouveau Testament. Les motifs sont sublimes, les rouges éclatants. Avec ceux de Chartres, ils sont considérés comme les plus beaux de France. On comprend dès lors que l’unesco ait inscrit, en 1992, la cathédrale au patrimoine mondial de l’humanité.
LES TRÈS RICHES HEURES DE LA CITÉ MÉDIÉVALE
Mais poursuivons le chemin de l’histoire. Alors que la ville s’est étalée au pied de son éminence et qu’éclate la guerre de Cent Ans, la province du Berry est attribuée en 1360 à Jean de France, fils du roi Jean le Bon. Épris de luxe et dispendieux, il fait bâtir dans sa capitale un palais ducal et une Sainte-chapelle, sur les remparts galloromains. Tout à sa gloire, il commande la réalisation d’enluminures devenues célèbres, Les Très Riches Heures du duc de Berry, retraçant sa vie de cour et de mécène (elles sont conservées aux archives du musée de Chantilly). Aujourd’hui, les restes du palais ducal abritent l’hôtel du département du Cher. Dans la salle d’apparat, d’accès libre, on peut observer une grande tapisserie représentant le duc et sa cour. C’est dans ce fief que s’installe en 1418 son petit-neveu, le dauphin Charles VII. Quatre ans plus tard, ce dernier se marie dans la cathédrale avec Marie d’anjou et devient roi de France. Comme seul le centre du royaume lui reste à peu près fidèle, il fréquente souvent le palais de son grand-oncle.