DANS LES GALERIES SOUTERRAINES DE BOURGES
MYSTÈRES ET CHAUVES-SOURIS
Sous la ville, il y a… la ville. Une « cité engloutie » de caves et de souterrains communicants, dont la construction et l’objet restent encore mystérieux. Ce réseau n’est pas perdu pour tous : des chauves-souris, amies des habitants, y hibernent chaque hiver.
Le faste très xviie siècle de l’ancien palais des Archevêques cache une seconde vie. Pour la découvrir, il faut être accompagné. Ce jour-là, nous sommes guidés par Michèle Lemaire, conservatrice du muséum d’histoire naturelle de Bourges et… chiroptérologue. Soit l’une des meilleures spécialistes françaises des chauves-souris. Lourdes portes en bois grinçantes, clefs à l’ancienne… nous voilà dévalant des marches poussiéreuses, sous les ors du palais. Au premier niveau, l’humidité est palpable. Dans un coin, entassés, gisent des brancards infirmiers en bois, vestiges probables de la Seconde Guerre mondiale. Un étage plus bas, l’air se fait sec, nous sommes à plus de sept mètres sous terre. Parfaitement maçonnée, en pierre de taille et dotée de clefs de voûte, la galerie s’enfonce sous le palais, en croise une autre, puis une autre… Parfois, certains conduits trouvent un escalier, bouché ou non, qui remonte vers une cave particulière. On tient debout dans ces galeries, un bon éclairage suffit à s’y promener en toute sécurité.
ANCIENNES CARRIÈRES ET LIEUX DE STOCKAGE
Si réseau enterré a été tracé dans un but précis, aucune étude approfondie n’a jamais permis d’en déceler la véritable origine, malgré les recherches effectuées par un passionné local, Roland Narboux. On parle de carrières d’extraction qui auraient été reliées entre elles, d’un réseau souterrain de stockage de marchandises, de galeries de fuite en cas d’agression ennemie… La légende raconte même que l’une d’elles reliait le palais Jacques-coeur à Sancerre, afin d’acheminer le vin en toute tranquillité. Toujours est-il que certaines galeries, par leur architecture, datent de la construction des édifices qu’elles soutiennent, comme pour la cathédrale. Et qu’elles ont servi d’abri lors de la dernière guerre mondiale. Si des points d’interro-