ARGENTOMAGUS, LES ROMAINS ÉTAIENT LÀ !

Argenton (précisément Saint-marcel, un village voisin) peut s’enorgueillir de posséder un site important de l’histoire galloromaine, « avec l’une des neuf fabriques d’armes de Gaule », indique Gérard Coulon, fondateur du musée d’argentomagus. Une fabrique d’armes, oui, mais aussi un théâtre pouvant accueillir 5 000 personnes (méconnu, il domine toujours la ville), des demeures patriciennes, une rare et splendide fontaine monumentale avec gradins et sans doute aussi des thermes. Car les fouilles continuent sur ce site doté d’un musée aéré et clair, construit au-dessus de fondations gallo-romaines. On y a trouvé une statuette miniature de Mercure, un service à vin et de table en alliage cuivreux et un remarquable et unique autel avec deux statues et un phallus, posés devant une table d’offrande. Les Bituriges cachent-ils d’autres trésors ?

Gaillard. La qualité des produits textiles déteignait en ville. Ainsi ce témoignage d’un journalistevoyageur, de passage à Argenton au tournant du xxe siècle : « On n’est pas habitué à rencontrer tant d’élégance et de fraîcheur d’atours dans les petites cités lointaines. Ici pourtant, aux heures de sortie des ateliers, on croirait volontiers retrouver quelque coin de Paris, aux abords des quartiers où foisonnent modistes et trottins. » La chemiserie fonctionnera jusque dans les années 1990, où l’on compte encore près de 400 ouvrières. Mais la fin des contrats des donneurs d’ordre signe l’arrêt de mort de l’activité. La dernière fabrique ferme à la fin des années 2000.

UN DÉSIR DE RENOUVEAU

Que reste-t-il de ce passé ? La Creuse coule toujours au coeur de la ville, placide, irriguant les fondations des maisons à galeries. Aujourd’hui comme hier, on peut voir des résidents lancer leurs lignes de pêche depuis les balcons. Rive gauche,