L’ANTIQUAILLE :
AUX SOURCES DU CHRISTIANISME FRANÇAIS
Attention, symbole ! Sur les pentes de Fourvière, l’antiquaille occupe l’ancien couvent des visitandines. Il abrite ce qui est considéré comme le témoignage originel du christianisme en France: le cachot supposé de saint Pothin, évêque de la première communauté chrétienne de Gaule, alors sous domination de Rome. En 177, avec 48 autres martyrs, il fut arrêté à Lyon pour avoir témoigné de sa foi car celle-ci s’opposait au culte impérial romain. Une autre chrétienne du groupe, Blandine, fut livrée à un taureau puis égorgée.
IMPRÉGNATION CHRÉTIENNE Emblématique, l’antiquaille est aussi un lieu pédagogique. L’espace culturel du Christianisme y propose une rétrospective de la religion, à Lyon et en France, ainsi que des éclairages sur les rites byzantins, l’orthodoxie, le protestantisme… On y apprend que le second évêque de la ville, Saint-irénée, mit en ordre la doctrine du christianisme et permit à ses disciples de sortir de l’ombre. La galerie de la Mémoire raconte les persécutions de 177, parvenues à nous grâce à la célèbre lettre reproduite en grec par Eusèbe de Césarée, qui narre les faits. Saint Pothin, « jeté dans un cachot, respirait à peine, deux jours après il rendit l’âme. » De son côté, la crypte des Mosaïques met en scène le martyre de ces premiers chrétiens et témoigne de l’art religieux au xixe siècle. Visiter ce site, c’est comprendre pourquoi l’imprégnation chrétienne est si forte à Lyon. Si l’archevêque possède le titre honorifique de primat des Gaules, c’est en honneur de saint Pothin, le premier évêque gaulois, donc français. Par tradition aussi, l’archevêque de Lyon finit toujours par être nommé cardinal. Cette culture chrétienne est à l’origine du grand mouvement de catholicisme social qui émerge en ville au xixe siècle. Bref, le passage à l’antiquaille est crucial!
L’ancien couvent des visitandines abrite ce qui est considéré comme le témoignage originel du christianisme en France : le cachot de saint Pothin.