ENTRE LA PORTE MAILLOT ET LA VILLETTE
Pour atteindre la Villette et achever ainsi ce grand tour de la capitale, on longe le nord de Paris entre le périphérique et les boulevards des maréchaux. C’est une partie de la ville où l’on n’aurait pas imaginé randonner, et sans doute sera-t-on surpris d’y découvrir autant d’espaces verts. À la porte Maillot, on songera qu’en 1974 lorsqu’il fut inauguré, le Palais des Congrès apparut comme un summum de modernité, avec son gratteciel de 33 étages. Aujourd’hui, un coup d’oeil sur la perspective de l’avenue Charles-de-gaulle révèle une petite partie seulement du vertigineux quartier d’affaires de La Défense, de l’autre côté de la Seine...
UN SECTEUR AU CHARME DÉSUET
Par les squares du Cardinal-petitde-julleville et Lucien-fontanarosa puis la promenade Bernard-lafay, le GR 2024 conduit à la porte de Champerret. On poursuit en direction du square Sainte-odile, à la porte de Courcelles. Non loin du square sur l’avenue Stéphane-mallarmé, l’église
Sainte-odile offre l’occasion d’un moment de repos au calme. Et quelle architecture! De style néobyzantin, elle fut construite entre 1935 et 1946 sur les plans de Jacques Barge. On appréciera ou non ; en revanche, les trois verrières monumentales réalisées par François Décorchemont sont un enchantement. Par la promenade Bernard-lafay, on se dirige vers la porte d’asnières en traversant l’étonnant ensemble de squares, ruelles et passages qui s’étend entre la rue de Courcelles et l’avenue de la Porte-d’asnières. Ils sont les témoins d’un urbanisme populaire désuet, mais non sans charme. Ils offrent un contraste frappant entre les ensembles immobiliers séduisants qui n’en finissent pas de jaillir de terre dans le secteur porte d’asnières – porte de Clichy. En longeant la Petite Ceinture par le boulevard Pereire, on atteint la petite gare de Pont-cardinet et, pour ainsi dire en face, le square des Batignolles. Avec sa pièce d’eau, ses allées tortueuses et ses reliefs artificiels, cet espace vert est typique des jardins à l’anglaise créés dans la capitale pendant le Second Empire. On y admirera des arbres exceptionnels comme quatre platanes géants et un séquoia. Et on appréciera l’art de vivre des joueurs de pétanque, et le charme du manège avec ses chevaux de bois. Il fera bon
aussi boire un verre en terrasse sur la place de l’église Sainte-marie des Batignolles. On se souviendra cependant que le kiosque qui occupe le haut d’une légère éminence correspond au lieu où furent ensevelis les Communards qui défendaient les approches de Montmartre, en mai 1871.
ULTRAMODERNE PAYSAGE
En ressortant du square par la rue Cardinet, on trouve tout de suite à droite l’entrée du parc Martin-luther-king. Le contraste est frappant ; on change de siècle. Tout en longueur, cet immense espace vert s’étend jusqu’au boulevard Berthier, en offrant des ambiances variées dans un entrelacis d’allées. Ici on contemple les architectures sophistiquées des derniers immeubles résidentiels. Là on déambule ou on jogge sous des tunnels de verdure. Mais pour ainsi dire nulle part on échappe à la silhouette du palais de justice qui, depuis 2018, remplace celui de l’île de la Cité. Dans la partie de Paris située entre la porte de Saint-ouen et la Villette, force est d’avouer que les jardins et squares existants n’ont pas le même charme que les espaces verts précédemment traversés. Mais on notera qu’en passant sous le périphérique au niveau de la porte Montmartre, on se trouve au beau milieu des Puces de Saint-ouen. De marché en marché, on pourra ainsi rejoindre la porte de Clignancourt et de là, la porte de la Villette où s’achève le grand tour de Paris par le GR 2024.