LES MAÇONS DE LA CREUSE
La découverte en 1768 de gisements de kaolin à Saint-yrieixla-perche impulse l’industrie de la porcelaine. À Limoges, sur les bords de Vienne, existe une tradition de flottage de bois.
Les manufactures s’y installent : Alluaud, Monnerie, Tharaud… puis, au xixe siècle, Pouyat, Haviland, Bernardaud, etc. Les fabriques se modernisent et passent aux fours à charbon. La porcelaine se vend en France et s’exporte, tels les services de table pour les mariages. Après 1950, des designers signent des collections (Putman, de Castelbajac…). Le déclin des années 1980 est suivi d’un renouveau avec l’apport de nouveaux designers et la fabrication d’objets décoratifs. Environ 20 entreprises et 1000 emplois font tourner aujourd’hui une activité qui a obtenu une IGP en 2017.
Leur aventure débute au milieu du xve siècle. Dans ce qui ne s’appelle pas encore la Creuse mais la Marche, la surpopulation et le manque de terres obligent les hommes à trouver des revenus supplémentaires: ces paysans deviennent bâtisseurs et partent du printemps à Noël travailler sur des chantiers. Forts de leur réputation, ils participent dès le xviie siècle à la construction de palais royaux et de châteaux : Versailles, le Louvre, les Tuileries, Vaux-le-vicomte mais aussi La Rochelle, le Marais… Les voilà maîtres d’oeuvre! Au milieu du xixe siècle, apogée de la migration, on comptera 50000 Limousins sur les
chantiers de France, dont 35000 Creusois.