LA CÔTE SAUVAGE À PIED
À l’extrémité Ouest de l’île, la pointe du But tient toutes ses promesses: le vent souffle fort et des rouleaux furieux viennent se fracasser sur les Chiens Perrins, hauts-fonds responsables de bien des naufrages… Nous voici au tout début d’une superbe balade sur la côte Ouest, en suivant le GR®80. Ce sentier de randonnée fait le tour de l’île en 27 kilomètres (et en deux jours), mais on peut n’en parcourir qu’une portion, grâce à cinq autres itinéraires, prévus en boucle (de 7,60 à 10,40 km). La sente des Oyes (9,20 km) permet ainsi de voir l’essentiel de la côte sauvage au départ du Grand Phare. La jolie plage des Sabias n’est qu’à une demi-heure de marche de cette vigie haute de 41 mètres. Les Islais apprécient particulièrement ce croissant de sable abrité par la pointe du Châtelet. Les cabines sur la plage racontent les étés ensoleillés et les baignades dans les vagues bleu vert. Tout autour, la lande règne sur la côte escarpée, creusée de criques. L’asphodèle y pousse en champs sauvages, et le quartz y affleure. Une série de petites anses sableuses ou rocheuses nous séparent du Vieux-château.
NOUS VOICI AU TOUT DÉBUT D’UNE SUPERBE BALADE SUR LA CÔTE OUEST, EN SUIVANT LE GR®80. CE SENTIER DE RANDONNÉE FAIT LE TOUR DE L’ÎLE EN 27 KILOMÈTRES.
LA MER HÉSITE ENTRE VERT, BLEU ROI ET TURQUOISE
Cette forteresse du xive siècle, qui a défendu l’île contre les Anglais, est toujours solidement accrochée à son éperon rocheux. Sa silhouette aurait inspiré à Hergé son château de L’île Noire… La plus belle portion du GR est ici, entre la plage des Sabias et le port de la Meule. Des chaos rocheux forment des promontoires spectaculaires ; la mer hésite entre vert, bleu roi et turquoise ; l’air iodé et le parfum miellé de la lande enivrent… Bientôt, la silhouette de Notre-dame-de-bonnenouvelle apparaît, dominant le charmant petit goulet de la Meule. Cette chapelle blanche, comme échappée des Cyclades grecques, a longtemps servi d’amer. On venait jadis y égrener son chapelet, à la lueur des cierges, pour les marins qui tardaient à rentrer. Désormais, la navigation en mer est plus sûre. On ne parle plus de naufrages au port de la Meule, mais de la pêche du jour. On refait le monde dans les cabanons de bois peints, devant les annexes posées contre les rochers. De là, nous rejoignons l’ancien village de caseyeurs de La Meule.