À VÉLO, DE SAINT-SAUVEUR À LA POINTE DES CORBEAUX
Les amoureux de la petite reine sont aux anges sur l’île. On y propose près de 2200 vélos à la location, pour une population de 4800 personnes – mais qui dépasse allégrement les 30 000 en été. On y trouve surtout un relief relativement plat et une multitude de routes et de chemins. L’une des plus belles randonnées cyclistes explore l’est de l’île au départ de l’église de Saint-sauveur. Avant d’enfourcher sa monture, il faut entrer à l’intérieur de l’édifice roman. Dans l’abside Sud, de belles fresques des XIIe-XVIe siècles ont été mises au jour en 2013, et restaurées depuis. On y voit notamment une Dévotion à Saint-nicolas, un des saints patrons des marins. Baguenauder dans les ruelles de Saint-sauveur fait comprendre ce qui séduit autant les citadins aisés, qui possèdent des villégiatures dans ce coin islais. Des murets de granit maillent le village et enserrent des jardins soignés, où poussent palmiers, figuiers et autres grenadiers. Les maisons peintes à la chaux arborent de jolis volets colorés, et les toits respectent la tradition : tuiles tige de botte pour tout le monde !
UNE EXPÉRIENCE PEU ORDINAIRE
La plage des Vieilles s’annonce après seulement quelques coups de pédale, sur une route en pente douce. Les estivants adorent se prélasser sur ce superbe rivage parsemé de rochers. Les locaux y voient un « petit XVIe » (comme l’arrondissement chic de Paris) ! Derrière le bouquet de cyprès, se cache le port des Vieilles, le plus petit de l’île. Quelques barques flottent sur l’eau transparente, comme en suspension. Plus loin encore vers l’ouest se trouve la plage des Soux, notre préférée avec son éperon rocheux qui la sépare en
deux. Par le chemin de la Couronne, on bifurque sur un sentier sableux qui longe la côte. Une émouvante stèle en mémoire des naufragés du Sequana, oeuvre d’arnaud Kasper, rappelle un épisode douloureux. Le 8 juin 1917, un sous-marin allemand torpilla, au large d’yeu, ce paquebot qui avait à son bord 400 tirailleurs sénégalais en partance pour le front. À 4 kilomètres de Saintsauveur, la pointe des Corbeaux n’est plus très loin. Le phare à la coupole rouge marque l’extrémité Sud de l’île. Où l’on bascule de la côte sauvage (ouest) vers la côte « vendéenne » (nord-est), plus douce et sableuse. Le vent pousse l’écume des vagues.
On s’amuse à attraper ces mousses volantes. On fait aussi l’expérience peu ordinaire de la rotondité de la Terre, grâce au panorama à plus de 180°. De toute beauté, en fin de journée.