SKENDER NERGUTI :

Un vrai personnage. Au parcours improbable, pour quelqu’un né en France de parents albanais, dont le père a fui le pays après guerre car il était résistant et non communiste. « Mon père a échappé à la mort », commente sobrement Skender Nerguti.

Qui s’est donné pour but de profiter de la vie. Voyageur insatiable sur les routes du monde, il accepte, en 2009, l’invitation d’amis à faire une croisière sur le canal du Midi. « Je pensais que c’était un truc de vieux », rit-il. Mais non ! Coup de foudre pour ce lieu « hors du temps, où la notion d’espace est différente. J’ai trouvé ça génial, relaxant, hypercool. » En escale au Somail, il rencontre Claudine, qui tient la péniche épicière Tamata.

Il garde cela dans un coin de sa tête, jusqu’au jour où ses amis lui apprennent qu’elle est à vendre. Nous sommes en 2018. « Je rencontre la propriétaire à Paris, et je me lance dans l’aventure sans réfléchir! »

En réalité, c’est une demibonne pioche. Vétuste, la péniche ne possède plus de titre de navigabilité et il ne peut l’assurer. Électricité, étanchéité, mise aux normes… : en une année, il parvient à tout retaper, obtient l’assurance et la convention d’occupation temporaire de la part des Voies navigables de France. Depuis, d’avril à novembre, Skender Nerguti sert une clientèle de croisiéristes sur son embarcation fourre-tout, où l’on vient chercher l’essentiel : pain, croissants du matin, pâtes, fromage… « Je suis à un emplacement de rêve. Les gens ont le sourire, et je retrouve le même côté international que lorsque je voyageais. »