LUCILE DANGLAS :
Elle se souvient que, la première année, elle rentrait tous les weekends à Barcelone. « Je n’ai plus ce manque aujourd’hui. Ni même celui de Paris! », confie Lucile Danglas, 31 ans, venue se joindre à l’aventure viticole familiale, il y a quatre ans. Au début « pour donner un coup de main » sur une période donnée; à présent, à plein temps. Le même cheminement que ses frères, ancien chef d’entreprise et ingénieur, devenus responsable des ventes et chef de cave. Leur père est décédé en 2018, et leur mère gère toujours l’administratif. Ce domaine, que ses parents, médecins parisiens, ont racheté en 2006 – « ils aimaient le vin et avaient envie de s’installer à la terre » – n’est pas n’importe lequel. Le château de Paraza a été fondé en 1612. Pierre-paul Riquet, qui y a séjourné, a financé, c’est la rumeur, les escaliers-terrasses qui dévalent jusqu’au canal, pour remercier ses hôtes. Avec 75 hectares de vignes, majoritairement en cépages rouges, le domaine est l’un des plus connus du Minervois. Son vin, fruité et aromatique, se vend surtout à l’étranger. Et Lucile Danglas, ex-cadre dans une compagnie de santé en Catalogne, s’emploie à le promouvoir. Chambres d’hôtes au château et pique-nique le soir pour les clients; dégustations de tapas au caveau ; projets de restaurant et d’espace bien-être…: les ambitions ne manquent pas. Le canal? « Je travaille à côté et j’habite sur ses rives. Je considère que je suis du canal. Revenir dans un environnement de travail moins exigeant et moins passionnant, je crois que cela ne m’intéresserait plus. »